La céramique est-elle soluble dans l’art contemporain?

La chronique n° 50 de Nicole Esterolle
(Des infos frétillantes d’actualité, à lire posément …L’ensemble des textes et documents joints ou liés représentant environ 30 mn de lecture pour une information et des éléments de réflexion que vous ne trouverez pas dans vos médias habituels))

Au sommaire de ce  n° 50:
1-La céramique est-elle soluble dans l’art contemporain
2- le nouveau livre du sociologue Alain Quemin met encore  en furie la gent ministérielle de la Culture.
3- Quand une future star du marché anime un  modeste atelier d’initiation à l’art contemporain en milieu scolaire
4- L’hypothèse du point noir selon Vernar Benêt
5- un artiste à aimer : Llyn Foulks
6- Nos meilleurs vœux, Madame la Ministre, pour la réalisation de 4 mesures urgentes !
7-  Subventions et retour pervers de manivelle
Que reste-t-il de la culture française subventionnée?
8- 39 élus seulement soutiennent le Manifeste des Arts visuels proposé par la MDA
9- Philippe Sollers épinglé parmi les néo-réac à l’AC
10- L’ « art contemporain » : un « concept opérationnel » parmi d’autres
11- De la modernitude de l’AC
12- Vieux motard (contemporain) que jamais !
13- Madame Laculture et l’art contemporain
14- A Lyon : une source miraculeuse d’AC
15 – « Il y a trop de faux artistes » Par Eric Emmanuel Schmitt
16- A propos d’un non-art…à but non lucratif

1-La céramique est-elle soluble dans l’art contemporain ?

Comme elle se posait pour l’Art Brut, avec la parution d’un art press 2 spécial art brut, la question se pose maintenant  pour la céramique avec une réplique dans la foulée du même art press 2 pour la céramique…
Ce brusque retour d’affection pour la céramique aussi, mérite tout autant que pour l’art brut analyse…et circonspection.
Vous trouverez ci-dessous un petit texte d’introduction que j’ai rédigé pour présenter un échange de mails,  que l’on m’a envoyé pour info, entre Andoche Praudel ( www.andoche.fr), Antoine Leperlier www.antoine-leperlier.com/?
et Christine Fabre (http://www.christine-fabre.net/ ) qui s’interrogent sur la récupération artpressienne…

A-Un « au-delà » qui n’a rien de transcendant

Par Nicole Esterolle
Ma précédente chronique était intitulée «  L’art brut, est-il soluble dans l’art contemporain » et parlait de la récupération – financiarisation de l’art brut par les grands réseaux de spéculation marchande et intellectuelle de l’ « art contemporain » à travers  notamment la publication d’un Artpress 2 n° 30 spécial art brut…

Et voici que le même Artpress 2, avec son ° 31, remet le couvert dans la foulée, avec un spécial céramique, alors que jusqu’à maintenant, ce magazine n’imaginait pas non plus pouvoir attribuer à la céramique, cet art très manuel et salissant, la moindre aptitude à la  contemporanéité distinguée et/ou à l’internationalité financière… D’où cette présente chronique que j’intitule donc «  La céramique, est-elle soluble dans l’art contemporain ? »

Alors bien sûr, il faut noter d’emblée, le titre précautionneux choisi par Artpress : « La céramique, au-delà de la céramique »… Un « au-delà » en effet, qui dit bien qu’on tient tout de même à garder ses distances,  pour obscures raisons prophylactiques ou par simple souci de rester propre sur soi… Un « au-delà » qui signifie aussi que l’on se situe « au-dessus » de la mêlée,  à un niveau supérieur,  pour une réflexion toujours froide et distanciée et en aucun cas dans la chaleur du « dedans » de l’action ou de la mise en forme … Un « au-delà » d’ailleurs très caractéristique d’Artpress qui n’a jamais été « dans » l’art ou dans une compréhension sensible ou poétique de son intériorité, mais toujours « sur » l’art , dans un « art sur l’art » nécessairement extérieur, conceptualisé,  distancié, aseptisé  et désincarné … Un « au-delà » enfin qui n’a strictement rien à voir bien évidemment avec la transcendance, puisque   cette notion n’a aucun sens pour ce magazine, ni pour les agents publics de l’art contemporain dont il formate a minima la pensée artistique… Allez donc expliquer en effet à un directeur de FRAC par exemple  la « beauté » du « Raku », sa dimension spirituelle ou philosophique… Autant expliquer Spinoza à une volaille de Bresse.

Un retour à une sorte de  « brutité » corporelle ?

S’il y a un point commun entre les « céramistes » choisis par art press, comme Elsa Sahal, Michel Gouerry, Saverio Lucariello, Elmar Trenwalder,  pour illustrer cet « au-delà » de la céramique, c’est bien – indépendamment d’une « qualité » artistique  ou  du degré d’inventivité formelle – la prévalence d’une corporéité tripale, viscérale et sexuelle. Un penchant très marqué et assez systématique pour la morbidité trash, l’organique gluant, la cruauté kitsch, la sexualité baroque et le tord-boyautage hyper expressionniste et hurlant … Un retour donc à une sorte de barbarie première – non pas de l’au-delà, mais de l’en-dessous -, qui jouerait donc en contre-point de l’hyper intellectualisme distingué caractéristique du lectorat d’art press et des assidus de la galerie Perrotin .(Rien d’étonnant, à ce que l’exquise Catherine M . préfère naturellement les barbaries de Michel Gouéry aux délicates abstractions de Serge Poliakof)… ( je dois dire cependant, qu’à cause sans doute de mon vieux fond pervers résiduel, je ne suis pas insensible au charme diabolique de Gouéry, même si je préfère de loin la clarté divine de Poliakof )

Mais une question reste entière : pourquoi utiliser la céramique pour faire passer l’ « en-dessous » vers l’ « au-delà » artpressien  ? Pourquoi pas la pâte à modeler, le chewing gum, le caramel mou, le fromage blanc, le chocolat noir, le papier mâché, la barbe à papa, la résine extrudée, le polystyrène expansé, la crème fouettée,  le spaghetti séché, la bouse de dromadaire, ou je ne sais quoi encore ?…Et pourquoi ne pas choisir parmi ce large éventail de matières disponibles, celle dont l’expressivité sera   le mieux en cohérence avec le propos plastique moderniste, plutôt que la « vieille » céramique?…

L’irrespect comme élément de langage plastique
C’est ici qu’il faut  comprendre que l’injure faite à celle-ci, quand elle est traitée comme de la pate à modeler, devient élément de langage suffisamment « novateur » et subversif parce qu’irrespectueux des codes et des valeurs convenues,  pour convenir  à toute  œuvre qui veut être  considérée comme « contemporaine ». Et c’est ainsi que l’on verra le céramiste , sous-payé et ringardisé comme artisan, se mettre au service du richissime artiste starisé du financial art. Et c’est ainsi que l’on a vu la star internationale sinoricaine Ai Wei Wei faire travailler 1600 ouvriers faïenciers chinois pendant deux ans pour la fabrication de 100 millions de graines de tournesol en terre cuite, peintes chacune à la main, pour une exposition événement à la Tate Gallery, où les visiteurs pouvaient marcher sur le tapis de 1000 m2 de graines répandues au sol. Et c’est ainsi que l’on a vu ensuite ces graines vendues chez Sothebie’s à 140 000 euros  le sac de 150 kilos…

B-Que vaut une  réhabilitation artpressienne de la céramique ?
« Va-t-on assister bientôt à une ouverture d’Art press sur l’ethnique et  le magico-religieux, au nom du commerce équitable de l’art? »

Par Andoche Praudel

Décembre 2013, la revue Artpress intitule un numéro spécial « La céramique au-delà de la céramique ». On pourrait croire qu’il s’agit d’une réhabilitation de l’art céramique comme art à part entière et la référence initiale à Fontana est en effet bienvenue… Mais, tout de suite après, un bonhomme vert tient toute une page. Je me souviens alors à la fois de la publicité d’un organisme de crédit et d’avoir vu la version en bronze des céramiques de Fontana, bronzes réalisés après sa mort, bien sûr.
L’idée du magazine est de montrer que, pour ce qui est de l’art contemporain, la céramique n’est pas en reste… que l’on peut adorer Jeff Koons, Murakami et… Fabrice Hybert ! Ayant vu les réalisations de ce dernier dans les ateliers de la Manufacture de Sèvres, je ne peux croire qu’aucun mot de ces articles puisse faire avancer le débat — à moins que l’on réduise l’art à la bulle académique dont la finance spéculative engorge foires et musées d’aujourd’hui — comme si l’artiste, aujourd’hui, n’avait d’autre possibilité que celle du Disc Jockey : manipuler les signes du pop (bande dessinée, publicités associées au quotidien) et les signes de l’art (lieux d’expositions, prix à payer). Dire que la céramique vaut la peinture, vaut le graffiti, vaut la publicité, vaut la bande dessinée, n’est pas exactement le bon service à rendre à la céramique ! Il faudrait avant tout se demander ce qu’est la céramique en tant qu’art… Décloisonner n’est pas liquider.

Où sont les potiers ?

J’aime bien Elsa Sahal dans la postérité surréaliste ; j’aime énormément Johan Creten, dont les œuvres, quand elle sont en céramique ou grès émaillé,  ne pourraient, en aucun cas, être traduites dans un autre matériau, mais pourquoi Lavier refait-il en porcelaine (2006) le canapé « La Boca » de Salvador Dali (1937) ? Au nom de quel critère le mettre sur le même plan que le travail de Kristin McKirdy, céramiste ?
C’est-à-dire que ce qui aurait pu passer pour un nouveau regard sur la céramique n’est finalement que la réitération d’une conception de l’art comme pastiche de la société de consommation. Warhol, à son époque, en a donné les codes : résoudre le paradoxe gagner sa vie dans la publicité / exposer ses œuvres dans les galeries mondaines. Comme le remarquait Hector Obalk, en 1990, dans son « Andy Warhol n’est pas  un grand artiste », dire que tous les rapports humains sont affaire d’argent ET de spectacle ne peut subir aucune contradiction. Or, vingt ans après, on peut faire la constatation que c’est alors la Publicité — parce qu ‘elle régit de façon créative les rapports commerciaux — qui est devenue l’art majeur. Par suite, céramique, peinture, etc., n’en seront que les arts appliqués. Le faire n’est qu’enjeu de marché, c’est-à-dire de commandes. L’artiste est « concepteur-rédacteur » ; le galeriste en est son metteur en scène, le commissaire d’exposition, son vérificateur.
On s’étonne alors qu’un magazine comme Artpress, qui longtemps défendit un art d’avant-garde, soit si convaincu par la mondialisation libérale (avec ce qu’il faut de traditionalisme new-yorkais — je rêve !— et d’ouverture sur l’ethnique, au nom sans doute du commerce équitable…
Pour conclure, nous avons là un discours politique qui comme l’a fait celui du Réalisme Socialiste, veut démontrer que les valeurs prônées dans une certaine société suscitent l’adhésion du plus grand nombre — puisque ça marche ! —, comme si l’art pouvait recouvrir exactement la question du ici-et-maintenant, échapper à tout souci de transcendance.
Ce discours, alors, répond malgré lui à une question fondamentale : qu’est-ce que notre temps ? mais, parce qu’il est tautologique, c’est un discours sans avenir.

 Pour quoi faire ?

J’ai développé par ailleurs la première spécificité de la Céramique en tant qu’art, qui justifie sa place entre la Peinture et la Sculpture, le fait qu’elle ait à la fois un dedans et un dehors — que l’art est de justifier ce passage du dedans au dehors. (cf. Essai sur la céramique japonaise, 2001, pour ce qui est de la fonction des vases Jômon, contenir le feu, et, dans Êtes-vous raku ?, 2006, les développements sur la notion de seuil).
Il m’apparaît aujourd’hui un autre élément, à peine esquissé dans « Paysages déposés » (in Paysage et Ornement, 2009, sous la direction de B. Saint Girons et D. Laroque). La production de céramiques est liée par définition à un lieu. De ce lieu, le Land-art serait le cru et la céramique le cuit : la terre, matière du paysage, en effet, mais aussi le bois et même le gaz ou l’électricité dans la mesure où l’air et l’humidité ne sont pas les mêmes en tout lieu. On sait que le processus de cuisson doit tout aux phases d’oxydation et de réduction et que le temps qu’il fait agit sur celles-ci… Au Japon, on assimile ainsi traditionnellement la production d’un lieu (la ville / la terre de Bizen)  et d’un style (pour le « style Bizen », la cuisson au bois en four-trou anagama, sans émaillage préalable).
Demandons-nous alors comment la céramique espace… Car, si le paysage est espace sous nos yeux (mais l’erre du lièvre en est un autre, la profondeur géologique autre encore, etc.), il se peut et il se doit que nous autres, humains qui avons cet espace en partage, comprenons ce que telle œuvre a, à la fois, de tellurique et aérien et de fragile et aléatoire. La pierre du sculpteur, en effet, donne le tellurique mais non la fragilité. Le pinceau du peintre ou du calligraphe procède de l’aérien, mais pour un matériau qui s’oublie…
Pourvu que l’objet réponde à une fonction et un besoin, il peut en effet être produit en séries : nous dirons alors qu’il n’espace pas. Mais, puisque, de nos jours,  potier n’est plus un métier, l’objet produit est alors une œuvre, forcément ! Bonne ou mauvaise (il faudra en décider), mais une œuvre !
Et le potier, alors, d’entrer en transes et de se poser la question de savoir ce qu’est l’art… Or, Heidegger soutient que la peinture n’a pas à se demander ce qu’est la peinture — le sculpteur ne peut que faire des sculptures pour savoir ce qu’est la sculpture. En tant qu’art, la céramique n’aurait pas à se poser de questions… Objectons que, de Léonard de Vinci à Cézanne et Matisse, nombreux sont les grands artistes qui ne purent s’empêcher de se faire écrivains ! Notre époque alla même jusqu’à voir une revue, Peinture, qui, dans les années 70, publiait des numéros de trois à quatre cents pages sans aucune illustration… Retenons cependant l’argument de Heidegger : seule la poésie… dit-il. La poésie, en effet, puisqu’elle est est langage. « Ou bien la philosophie » !
Il s’agira donc, désormais, de parler de la céramique en poésie (et en philosophie).
Prenons la question à l’envers : si elle n’espace pas, il n’y a pas d’œuvre. Ce que l’on entendait par « art appliqué » n’a donc pas de sens. Une œuvre céramique ne peut, en aucun cas, ni traduire les inventions du grand art, ni être traduite dans un autre matériau (scandale des terres cuites de Fontana coulées en bronze par ses héritiers). La céramique en tant qu’art n’a surtout pas d’avenir dans le monde des Museum-goods !

La céramique n’a pas vocation monumentale non plus. Suffisamment intime pour être maniée, elle s’éprouve, comme le livre se feuillette. C’est-à-dire que le lieu dont elle vient importe moins que le lieu où elle est et, finalement, le lieu qu’elle est. Et tel est bien le destin de l’œuvre d’art qu’un corps s’approprie, fait sienne, aménage. Le paysage naturel auquel je pensais, revoyant le four, dont l’alandier reproduit et accélère la création du monde naturel, est ainsi devenu, en tout et en partie, paysage intérieur où l’un vit et partage avec l’autre. L’œuvre est ainsi elle-même le lieu, parce qu’elle retient.
La cruche alors, en tant que vase retient le liquide :
« Le vide est dans le récipient ce qui contient. Le vide, ce qui dans la cruche n’est rien, voilà ce qu’est la cruche en tant qu’elle est un vase, un contenant. » (Heidegger « La Chose », in Essais et Conférences)
Or, même ébréchée ou percée, il se peut que la cruche nous retienne autrement : sa présence nous arrête, à tel point qu’on lui fait, par exemple, un musée ! Le lieu de la cruche déborde alors l’atelier de l’artisan :
« …Mais si le contenant réside dans le vide de la cruche, alors le potier, qui sur son tour façonne les flancs et le fond, ne fabrique pas à proprement parler la cruche. Il donne seulement forme à l’argile. Que dis-je ? Il donne forme au vide. » (ibid.)
Par suite, l’usage induit par la cruche demande à prendre tout son sens : contenir veut dire verser ;  verser appelle l’averse et la rosée ; on en réfère au ciel et à la source ; d’où la formule : « Dans l’être de la cruche terre et ciel demeurent présents. »
Pour illustrer ces propos du philosophe, il suffit d’évoquer la Semeuse, Marianne allégorique de la France rurale du XIXe siècle ; dire la possibilité de versement du sac ou du boisseau est dire d’une image les semailles et les moissons.
Ce n’est donc pas l’usage en soi qui est trivial mais la parcellisation de la production, le déni de l’être-au-monde — quand la cruche ne dit plus rien du Ductile qui se dresse, contient pour répandre, quand l’objet réel ne nous permet plus de nous abstraire.

Aux origines de la céramique, un curieux objet apparaît fréquemment, en Chine, puis au Japon, vers l’an 300 avant J.-C., une outre à goulot imitée d’un récipient de cuir par sa forme enflée et polie, par ses couleurs d’émail de cendres naturelles. Apparemment, il s’est agi de faire en terre cuite l’outre de peau transportée par les cavaliers pour se désaltérer — comme si, au moment historique de leur sédentarisation, c’est-à-dire de la naissance de la poterie, des peuples voulaient se souvenir de leur vie nomade et dire que celle-ci appartient maintenant au passé. Image d’une métis guerrière devenue paysanne. Objet votif, en quelque sorte, qu’aucune fonction n’épuise.

Cette chose pleine et profonde que nous appelons aujourd’hui œuvre d’art serait alors là non pas comme la reproduction indifférente (interchangeable) d’un ailleurs dans le monde mais comme le lieu habité d’une présence que l’on devine et qui nous déborde à la fois, inépuisable, donc. Image non seulement d’une société mais encore d’un rapport au monde.

Il s’agit, encore, de la vérité du matériau.

Pourquoi les auteurs d’Artpress ne se posent-ils pas la question essentielle : « Pourquoi cette œuvre est-elle en céramique et non en résine… ou en mie de pain ? » S’ils se posaient la question, ils verraient immédiatement la vérité de Bob Armeson, de Voulkos et d’autres céramistes ; ils verraient la supercherie de Hybert, ou Gouéry, par exemple. Oui, ça m’amuserait beaucoup de voir les productions de Koons en sucre filé, mais la jouissance serait brève : Koons n’est pas un pâtissier.

En soi, que l’œuvre d’art soit objet de commerce — qu’elle soit jugée, à l’aune des métaux précieux, plus stable que les espèces monétaires contre lesquelles on l’échange —, me semble tout à fait sain ; c’est penser que quelque chose transcende la valeur actuelle consommable. Mais encore faudrait-il que la valeur soit pérenne ! sinon, ce que l’on prend pour un diamant dans le monde d’aujourd’hui bientôt se révèlera être du charbon…

C-Le problème que pose ce numéro d’Artpress est la récupération de notre combat au profit des institutions dominantes. Mais peut-être devons-nous profiter des avancées réalisées par la revue pour abattre enfin les digues.

Par Antoine Leperlier

Andoche s’élève contre l’indifférenciation de l’usage de la matière, et l’on voit bien dans son texte le vrai danger de nous voir définitivement relégués dans l’angle mort par un art institutionnel prêt à accueillir une nouvelle  matière parmi d’autres… et en même temps,   tout à fait incapable de valider un matériau et une pratique qui échappent à ses propres codes et à ceux d’un marché, dont il faut bien admettre qu’il ne nous est pas familier. L’art céramique dont parle Art Press ne se déploie en effet ni dans le marché des « arts des matériaux » développé au cours de ces trente dernières  années, ni au sein des institutions et des réseaux qui l’ont représenté et produit.

Cette très inédite validation du caractère artistique de la  céramique et de son entrée dans le champ de l’art contemporain est du ressort d’institutions culturelles radicalement différentes de celles qui l’ont historiquement défendue. Ces institutions font corps avec une pensée institutionnelle dominante qui s’est approprié le pouvoir de définition de l’Art. De ce fait, nous voyons se reconduire des hiérarchies en même temps  qu’un déplacement du curseur des discriminations.

Apparemment ce n’est plus tant ici la ségrégation basée sur le mode de production qui discrimine, mais bien plutôt une distinction ou une validation par l’institution sur des bases impliquant des codes, des identifiants de « classe » ou des critères de valorisation marchande. Un « grand » artiste peut faire de l’Art avec la céramique, un artisan d’art ne le peut pas, même s’il jure ses grands dieux qu’il fait de la sculpture. Creten peut revendiquer le fait main en céramique, mais pas le céramiste qui, lui, reste taxé d’artisan d’art.

Art press fait le tri et se positionne vis-à-vis de la céramique comme il l’a fait vis-à-vis de l’Art brut (cf. N°30) en validant d’un côté le brut et en refoulant le singulier.
En valorisant ainsi la céramique institutionnelle, celle qui est passée par l’adoubement des institutions culturelles dominantes, cette revue préserve et renforce le pouvoir de celles-ci au moment où il est remis en cause. Art press, soutien l’objectif de ces institutions, assimile leurs contradicteurs potentiels avant que ceux-ci ne les discréditent. Face à l’Histoire qui poursuit sa route, ruinant tout espoir d’éternité aux « contemporains », il s’agit pour les réseaux dominants de rester à la manœuvre quand la pratique des matériaux comme la céramique et le verre, s’affirme de plus en plus, dialectiquement, sur la scène artistique.

Ainsi Art Press, en contrôlant l’extension du domaine dans lequel ces réseaux peuvent constituer un nouveau marché et un nouveau support de spéculation financière, renforce l’hégémonie de  celui-ci .
Et par la même occasion, sentant le vent tourner, cette revue a su saisir l’opportunité de se constituer, à terme, comme le nouveau prescripteur de ce qui est Art, puisqu’elle donne des gages aux institutions tout en leur donnant la chance d’être ouverte à la « nouveauté » de nos pratiques.

Face à cela, ne devrions-nous pas, cependant, nous poser la question de savoir si ce qui nous différencie de ce mouvement partiellement (partialement) révélé dans le numéro d’Art Press, ne tient pas plus à ce lieu d’où l’on vient, à l’histoire de notre lutte contre la discrimination et contre le monopole de la définition de l’art par les institutions culturelles, qu’à une différence de nature. N’est-ce pas la récupération de ce combat au profit de ces institutions qui nous révolte ?
Aussi ne devrions-nous pas avoir présent à l’esprit que ce qui est assimilé ne ressort jamais indemne de la grande lessiveuse dialectique et que ce qu’Art Press est en train de faire va sans doute retentir sur l’intégrité de nos domaines de la même façon que ceux-ci ont une influence sur celui de l’Art contemporain.
Car enfin les pratiques pour lesquelles nous nous sommes battus ne sont plus stigmatisées, mais placées à la même table, au même « banquet », que celles des plasticiens ou des designers. N’est-ce pas une satisfaction de voir des œuvres céramiques hors du ghetto de l’artisanat d’art ?

Par contre afin de préserver la spécificité de nos pratiques contre l’assimilation conceptuelle forcée, toujours possible, nous pourrions envisager deux perspectives conjointes.

– Créer nos propres institutions, suffisamment puissantes, indépendantes et capables de subvertir le « piège » tendu par celles qui perpétuent ce système dominant de hiérarchie et de discrimination, en  introduisant dans le « débat » posé par Art Press la question vérité du pourquoi la terre, le verre, comme le suggère Andoche.
– Briser la digue, par la brèche que nous avons nous-mêmes ouverte et qu’Art Press a agrandie. Il s’agit de  maintenir notre position  « critique » au sens de « masse critique », afin qu’elle subvertisse pleinement le concept d’Art tel qu’il domine dans le monde de l’Art Contemporain. Car la nouvelle doxa véhiculée par la revue et celles qui lui emboîteront le pas confinera nécessairement aux marges ceux qui persisteront à auto-définir leur champ et qui resteront ainsi sur la berge, hors du courant. A n’en pas douter, il faut bien admettre, et nous réjouir, que ce qu’a été la céramique, le verre, et l’Art  Contemporain, n’est déjà plus.
–      Prendre acte donc… et pousser le bouchon.

D-Art press veut nous faire découvrir la céramique…C’est comme une poule qui aurait trouvé un couteau!
Par Christine Fabre

Ayant abordé la terre pour la magie sensuelle du toucher et la conviction que faire corps avec elle pouvait m’entraîner très loin,  j’ai pour cela acquis une technique céramique à laquelle j’ai très vite associé d’autres matériaux.
Je me disais potière alors qu’on me répondait céramiste et aujourd’hui je me sens artiste.
En dépassant le cadre de la céramique jusqu’à traduire certaines pièces en bronze, ou en verre, je n’établis pas de hiérarchie, je mets en résonance des matériaux qui viennent tous d’un même magma.

Le bois, le papier, l’ardoise, les liens de coton, puis le bronze m’ont tout simplement permis d’élargir mon territoire. Ils n’interviennent que si l’argile ne me permet pas de composer toute ma partition. Mais mon imaginaire se déclenche toujours avec la terre, je la pétris, je la connais, c’est l’origine de mon travail.

Je fais des objets, oui, cela paraît bien commun pour un monde de l’art contemporain,  qui sacralise le concept et méprise le faire. Pour ce qui est du «savoir-faire» il ne manque pas d’attirer les designers et certains de ces artistes contemporains qui ne le possèdent pas et qui n’en n’ont certainement aucune envie; il suffit de voir combien de jeunes céramistes  sont sollicités pour réaliser des pièces à toute vitesse, et sous-estimés par ceux-là même qui n’ont aucune idée de ce que ce matériau exige de connaissance technique, d’intuition,  d’inventivité pour arriver à ses fins, pour pouvoir acquérir une liberté d’expression. C’est pour cela que cette jeunesse est entrée en céramique, et non pour devenir les exécutants d’artistes  bien peu soucieux de leurs aspirations et de leur identité de céramiste.
Je crains que nous soyons relégués dans les couloirs du «faire» alors que nous sommes des créateurs à part entière.

On a l’impression qu’ Artpress veut nous faire découvrir la céramique …C’est comme une poule qui aurait trouvé un couteau!

Elle existe depuis la nuit des temps, mais parce que certains artistes contemporains commencent à s’y intéresser à leur manière, elle devient passionnante, incontournable, et si nouvelle! Enfin un matériau qu’il faut suivre de près! Quel mépris pour tous nos prédécesseurs, et, cherchez l’erreur, pour ceux qui sont dans les musées .

Devons- nous nous réjouir que certains entrent dans le sérail de l’AC au point  de figurer dans ce numéro, ou nous inquiéter de les voir récupérés par l’institution?
Je crains qu’il ne s’agisse que d’un leurre pour nourrir l’AC  d’une authenticité qui lui fait bien défaut (même si j’apprécie certaines fois des oeuvres réellement habitées et qui me touchent)

Quant à la «belle céramique», évidement elle est derrière nous. A quoi pourrait-elle bien servir aujourd’hui et demain? Si ce n’est à combler un désir de beauté nécessaire à notre humanité? Mais non, ce n’est pas contemporain, il faut dénoncer, agresser, cracher son mépris à un pauvre public qui ne comprend rien.

C’est comme une grande supercherie, un jour peut-être aurons-nous à nouveau droit au beau,  au réconfort d’une œuvre partagée, comprise, qui nous donnera du bonheur, tout simplement….Bon, maintenant, je retourne à l’atelier, bonne journée. Christine

2- le nouveau livre du sociologue Alain Quemin met encore  en furie la gent ministérielle de la Culture..

Le rapport du sociologue Alain Quemin,en 2001,  avait  valu à celui-ci de se faire insulter et agonir par les responsables ministériels quand ils ont vu les résultats venant de leur propre commande…Ce  rapport fut donc très vite rangé au placard, mais publié en 2002 par Jacqueline Chambon sur le titre : « L’art contemporain international, entre les institutions et le marché -Le rapport disparu » (voir image de couv. Jointe)
Malgré trente années de soutien continu et obstiné du Ministère à l’esthétique du grand marché spéculatif international, par inféodation totale de la pensée artistique institutionnelle, par la disqualification de 90% de la création artistique actuelle et par la mise à disposition de l’argent et des dispositifs publics (Musées, lieux patrimoniaux, FRAC, centres d’art, écoles d’art) au bénéfice quasi-exclusif de cette esthétique et de la valorisation des produits du financial-art, la France n’a pas réussi à caser quelques unes de ses stars ( de type Buren , Boltanski, Venet ) sur le réseau mondial, et se voit et de plus en plus lamentablement reléguée au rôle de figurant dans le monde international de l’art…
Pour bien mesurer les dégâts de trente années de contre-productivité ministérielle, vous pouvez lire ce rapport accablant publié en 2001 sur le lien suivant :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Le_role_des_pays_prescripteurs_sur_le_marche_et_dans_le_monde_de_l_art_contemporain.pdf

Mais Alain Quémin persiste et signe aujourd’hui avec son nouveau livre intitulé « les stars de l’art contemporain », où il explique, entre autres choses , comment l’Etat français utilise l’argent et les dispositifs publics pour aider les grands réseaux spéculatifs à la fabrication de « stars de l’art contemporain » , c’est à dire des produits phare du financial art, et où il s’attaque aux palmarès établis par différents magazines – Capital en particulier – et sites internet ou rapports divers, depuis quarante ans, pour expliquer comment ça marche. Les faiseurs de réputation – curateurs, commissaires priseurs, collectionneurs, etc. – sont listés ; et les mécanismes des modes, clairement éventés. Tout cela est implacable et  instructif. Et confirme combien être une star de l’art contemporain dépend plus  de la puissance de réseaux alliant dispositifs institutionnels et grand marché spéculatif. …que du fait d’être un créateur à contenu véritable.
CNRS éditions – 2013 – 458 pages – 25 €

3- Quand une future star du marché anime un  modeste atelier d’initiation à l’art contemporain en milieu scolaire

Au cours de trois journées passées à travailler aux côtés de Julien Berthier (futur star de l’art international), les élèves du collège Ronsard de Poitiers ( tout proche du lycée Daniel Buren : ceci expliquant cela peut-être…) et d’une école élémentaire de Saint-Savin sur Gartempe (ville des fameuses fresques romanes), ont transformé quelques pratiques condamnables en productions plastiques très contemporaines.
Ainsi, à l’atelier  Bien Mal Faire, on a fait  d’une bataille de papier toilette un tableau comme les murs de tomates écrasées de Michel Blazy… On a mâché du chewing gum pour l’utiliser comme mastic pour les fenêtres mal isolées comme Buraglio… On a arraché toutes les feuilles d’un arbre pour réaliser un herbier géant comme Hybert…On a fait des petites araignées de Louise Bourgeois avec des crottes de nez…On a attrapé les chats du quartier pour les jeter en l’air comme Yan Fabre… On a écrasé des mouches sur une feuille de papier comme Damien Hirst… On a cramé les poubelles de l’établissement comme Conchita  Molinero…On s’est tailladé la figure au cuter comme Orlan…On a attrapé des grenouilles pour les plonger crucifiées dans son pipi comme Serrano…On a fait caca dans des boites de conserve comme Manzoni…Enfin bref, on a bien rigolé, dans une effervescence créative du meilleur aloi.…
Et c’est ainsi que les élèves ont compris que le mal-faire pouvait être bien ; que la transgression était créative, etc. C’est bête comme chou dans le principe, mais il fallait y penser et Julien Berthier, jeune schtroumpf  émergent formaté pour  la scène internationale, a su opportunément déposer un bon dossier là-dessus à la DRAC et auprès de Monsieur L’inspecteur Départemental de l’Education nationale, dont l’épouse a trouvé ça génial…
Je vous joins l’image d’une autre œuvre caractéristique du jeune Berthier où l’on voit des pigeons écrasés dans un caniveau…Sur son site on peut découvrir une liste longue comme le bras de performances dans le même ordre du désenchantement sociétal et du foutage de gueule même pas drôle, éparpillées dans une cinquantaine de petits lieux d’art subventionnés de province…à ambition internationale bien évidemment.

Pour en savoir plus sur ce « désobéissez-moi !» d’une cruauté, d’une  perversité et d’une stupidité record :
<http://www.confort-moderne.fr/layout.php?r=136&sr=138&id_intrazik=44493>

4- L’hypothèse du point selon Vernar Benêt

« Le point , nous dit le dossier de presse de cette expo,  apparaît dans l’œuvre de Vernar Benêt dès 1967 et a toujours constitué son unité de base…Cet artiste, (qui fait partie de nos stars de l’Art contemporain hexagonal … mais sans grande portée internationale)   nous revient avec une exposition exceptionnelle à Saint Gratien ( banlieue parisienne.)
Le point,  c’’est l’atome primordial de l’espace, le noyau originel du travail de Vernar Benêt, Avec cette expo  « Hypothèse du point » on verra des points démesurés qui interrogeront la question de l’échelle et nous rappelleront que les points redeviennent, vus du ciel, la plus petite portion concevable d’espace. »…Stupéfiante élévation d’esprit , pour une star qui se glorifie par ailleurs de ne pas avoir dépassé le niveau bac moins deux …Non?
Nous sommes donc là en présence d’une hypothèse  encore plus cosmiquement ébouriffante  et métaphysiquement bluffante  que celle du point omega de Teilhard de  Chardin … Nous sommes là en présence d’une  nouvelle théorie du bigbang initial de la crétinerie humaine, ou du trou noir à l’origine des étoiles de ce gigantesque  business du rien qu’est l’art contemporain.
Pour en savoir moins : http://www.ville-saintgratien.fr/exposition_bernar_venet.html

5- un artiste à aimer : Llyn Foulks
(et que les duchampolâtres ne connaissent même pas…)
On me reproche parfois de ne pas assez dire les artistes que j’aime… et bien en voilà un, Llyn Foulks qui vient pour la première fois d’avoir une grande expo en Europe …pas en France évidemment, mais au Kurhaus Museum de Clèves en Allemagne. Je l’admire depuis longtemps, malgré le mépris dont il fut aussi longtemps l’objet de la part des ténors de la critique d’art internationale et française bien évidemment. Mais voilà, et c’est pour cela qu’il ne faut désespérer de rien et garder confiance en un juste et inéluctable retour de la vérité artistique : Llyn Foulks a fait un tabac à la dernière documenta de Cassel, et les prix de ses œuvres commencent à atteindre le niveau qu’elles méritent. La richesse et la générosité de ce grand  artiste compense la vacuité cynique des Roy Lichtenstein et autre Stella… Quand les thuriféraires patentés du financial-art oserons dire cela, nous aurons fait un grand pas vers la réduction du taux de la crétinerie humaine, et , par voie de conséquence, du taux de CO2 atmosphérique et de pollution des océans.
Alors, pour le plaisir de voir de l’art, ouvrez ce lien :
http://www.museumkurhaus.de/de/7982.html

6- Nos meilleurs vœux, Madame la Ministre, pour la réalisation de 4 mesures urgentes !

Madame la Ministre,  il y a une autre réalité de l’art que celle du marché actuel de l’art qui choque et scandalise les français par ses dérives  et son affairisme.
Cette confusion doit cesser et vous pouvez y contribuer lors de la prochaine loi sur la création artistique. Vous le pouvez ! En prenant 4 mesures simples et de bon sens.
4 mesures urgentes.

1-Arrêter la promotion des artistes vedettes de l’Art contemporain dans les circuits les plus prestigieux du patrimoine , LE LOUVRE, le musée D’ORSAY , VERSAILLES, BEAUBOURG ETC….. car elle est source majeure de conflits d’intérêts répercutés aux échelons inférieurs , par exemple aujourd’hui l’échelon des FRAC dans trente gares SNCF, et cela gangrène tout le milieu de l’art.

2 – Rayer d’un trait de plume le corps des inspecteurs de la création qui vérole la création depuis trente ans.

3- Faire appliquer  la règle qui interdit  dans les musées publics des monographies d’artistes vivants. Sa non application fausse depuis les années 60 les cotes des artistes en fabriquant de toutes pièces des positions dominantes privées avec l’argent public . Exemple de Martial Raysse et son galeriste Karel Mennour en mai 2014 à Beaubourg ! Qu’il y ait des sanctions sévères lorsque cette règle est transgressée au lieu d’en féliciter les acteurs !

4-Demander aux commissions d’acquisition que chaque décisionnaire énonce ses critères comme cela est fait en Allemagne par respect du contribuable.
Madame la Ministre, aujourd’hui les français sont de plus en plus nombreux à refuser une soit-disant excellence française dans les arts plastiques qui n’est que mensonge et tromperie.”

Cette Lettre de vœux est extraite du site  http://www.face-art-paris.org

7-  Subventions et retour pervers de manivelle
Que reste-t-il de la culture française subventionnée?

Pour compléter sans doute le travail d’Alain Quémin, le Journaliste américain, Donald Morrison a publié, un essai fracassant intitulé « Que reste-t-il de la culture française ?».
Quel bilan fait-il quatre ans plus tard et que pense-t-il d’Aurélie Filippetti, nouvelle ministre de la culture ?

« les artistes français doivent se frotter au reste du monde et non plus se calfeutrer chez eux, abrités par la ligne Maginot des subsides publics. »

Pour lire l’entretien :
http://www.contrepoints.org/2012/08/28/95287-culture-francaise-aurelie-filippetti-minquiete

un autre article à lire :
http://www.contrepoints.org/2014/01/06/152337-la-culture-mene-a-tout-surtout-a-de-nouveaux-impots%20utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+Contrepoints2+%28Contrepoints%29

8- 39 élus seulement soutiennent le Manifeste des Arts visuels proposé par la MDA

http://www.lamaisondesartistes.fr/site/vos-elus-soutiennent-le-manifeste-des-arts-visuels/

« Il est urgent que l’État admette la nécessité de réformes structurelles pour permettre dans ses missions l’élargissement du regard administratif et la fin d’une ségrégation esthétique » demande la Maison Des Artistes.
39 élus seulement ont accusé réception des informations concernant l’incurie ou la contre-productivité scandaleuses du Ministère de la Culture en matière d’art contemporain depuis trente ans. Alors que c’est à eux les parlementaires de changer les choses… on s’aperçoit donc qu’ils s’en foutent totalement.. ?

Téléchargez le Manifeste des Arts Visuels

9- Philippe Sollers épinglé parmi les néo-réac à l’art contemporain

Groupie bien connue des stars de l’art international et chienne de garde du contemporainisme artistico-financier – et auto-déclarée pour cela grande spécialiste du marché de l’art –  la pulpeuse Judith Benhamou-Huet , vient, dans un article paru dans le figaro, de flinguer Philippe Sollers et son nouveau livre  « Medium .
« L’écrivain français Philippe Sollers – écrit-elle –  nouvelle victime de cet art contemporain tellement à la mode se fend, entre les récits des massages et autres papouilleries d’une créature délicieuse donc nous raconte Gagosian. Oui le marchand aux antennes multinationales, Larry Gagosian…Sollers ne s’intéresse manifestement pas à l’art. Cependant il énonce des faits non vérifiés mais intéressants sur les origines des fonds pléthoriques du marché de l’art actuel : « … le marché de l’art s’avère bien plus opaque. Ce marché noir se prête parfaitement à ce genre de pratiques, puisque des ventes en millions de dollars ont lieu en secret et ne font l’objet de quasiment aucun contrôle ».

10- L’ « art contemporain » : un « concept opérationnel » parmi d’autres
Par  Chris Christobal

Le concept opérationnel est le contraire d’un concept. En effet chez le philosophe un concept lui permet de penser quelque chose. Pour le concept opérationnel c’est ce qui serre à agir au service d’un pouvoir sans être en mesure de penser à ce qu’on agi.

Qui n’a pas entendu parler du philosophe Herbert Marcuse devrait courir lire son livre « L’homme unidimensionnel ». Cet ouvrage parut en 1964, que l’on pourrait aussi nommer « Critique de la nouvelle pensée positive », décrit comment « la pensée positive » utilise les mêmes procédés pseudo-rationalistes que ceux mis en place chez les défenseurs de la « nouvelle pensée positive ». Vous comprendrez que ces deux façons d’appréhender  la réalité sociale sont en opposition avec « la pensée négative ». Mais « la pensée négative » développée par Marcuse n’est autre que la pratique d’une critique systématique de la société.

Ce livre met en exergue les mécanismes de contrôle social, qui sont de plus en plus puissants et qui agissent sur la volonté des individus de la société industrielle avancée, dans une critique radicale de ces systèmes de contrôle. Inexorablement une fausse conscience prendrait le pas, dans cette société irrationnelle, sur le sens réel des choses, savamment alimenté par un appareil répressif d’une efficacité redoutable et jamais égalé. Ce système de répression serait tellement performant qu’il s’infiltrerait dans notre mode de pensée en le réduisant à un schème opérationnel qui servirait d’instrument de domination aux services d’intérêts particuliers divers. L’auteur affirme que ce processus serait tellement avancé qu’une partie de la société, celle même qui pratique la critique aurait été absorbée par la rationalité technologique dominante. Le dessein de L’Homme unidimensionnel était de définir une théorie sociale qui emploierait une analyse transcendante qui dépasserait les limites du discours établi en cherchant des solutions de remplacement historiques au système social prédominant. Les concepts théoriques issus de cette analyse prendraient alors tout leur sens dans le changement social, mais celui-ci ne pourrait advenir qu’après l’élaboration de cette « théorie sociale ».

11- De la modernitude de l’art contemporain

C’est bien connu : Arthur Rimbaud est un second soi-même pour tout préposé fonctionnarisé à l’art contemporain français, qu’il soit conseiller, commissaire, curator, inspecteur, directeur, etc. dans tel ou tel dispositif institutionnel dédié à l’art de ce temps… et c’est pourquoi, selon Catherine M. «  ce qui caratérise notre époque, c’est la réconciliation de l’Etat et du génie »(voir ma chronique n° 48)
Arthur Rimbaud avait glissé cette phrase dans un de ses textes d’ « Une saison en enfer » « Il faut absolument être moderne » …et c’est là-dessus que le directeur artistique de la Biennale de Lyon a rebondi, pour ouvrir une nouvelle trilogie 2015-2019 autour du mot « moderne». Il invitera donc  les commissaires qu’il a pressentis  pour les trois futures biennale, à réfléchir sur ce  mot «  moderne », comme il avait donné, pour ses précédentes biennales « à réfléchir » sur les mots histoire, global , transmission, etc.

« Nous savons parfaitement et ce depuis longtemps, depuis Rimbaud au moins, qu’  il faut être absolument moderne » affirme donc notre directeur perpétuel du MAC et de la BAC-Lyon …et c’est en prenant à la lettre la formule  rimbaldienne  qu’il nous propose de cheminer pendant 6 ans «  avec « moderne », substantif et qualificatif qui synthétise l’actualité artistique du moment… Car moderne, nous précise-t-il,  n’est pas modernisme et n’est pas non plus modernité, mais il (ou elle) peut les contenir, les happer ou les exprimer. Car aujourd’hui, tout est désormais moderne : le néo-modernisme qui sévit dans les arts visuels comme le vintage qui charme le design ou encore le « re-enactment » qui fait de l’histoire un subjectif présent. .. Y a-t-il une singularité du moderne ? Quel est son « mode d’existence » quand il s’agit d’art ? Le pré, le post, l’hyper, l’alter, l’anti sont indéfectiblement modernes aujourd’hui. Pourtant, le moderne au temps des avant-gardes distinguait « le domaine d’élection » de l’artiste, des terrains vagues qui l’entouraient. Depuis, le moderne tardif – avec le postmoderne – a découvert le flux, l’hybride, le bricolage en même temps que les cultures subalternes, le vernaculaire, et l’Autre. … Et voici que pointe maintenant un folkmoderne, un transmoderne…Le moderne, règne à l’échelle de la planète. Nous essaierons d’en clarifier les diffractions, d’en mesurer l’impédance, d’en voir les failles et les dos d’âne. »… Enfin bref, vous l’aurez clairement compris :  c’est à partir de  cette très invraisemblable et confuse bouillie de mots et de concepts mal maîtrisés (on imagine ce que Rimbaud pourrait penser de ce pédant charabia…) que devra  se faire l’indispensable  clarification de l’acception du mot « moderne »…et c’est ce genre de texte d’une totale opacité langagière, qui présidera à la mise en œuvre d’une opération à dix millions d’euros, d’une égale  opacité financière, bien que dépendante de l’argent et des dispositifs publics…

12- Vieux motard (contemporain) que jamais !

Il y a deux ans, au Musée d’Art Contemporain de Lyon, on avait pu voir – de nos yeux voir – exposée l’authentique Harly Davidson du fabuleux monochromiste motocycliste Mosset (dit Momomo)…
Le MAC remet ça dans le même registre cette année avec une exposition intitulée «  motopoétique » conçue et curatée par le fabuleux critique historien d’art Paul Ardenne, fervent adepte des arts extrêmes et de la motocyclette depuis son plus jeune âge et compagnon de l’exquise Catherine M . lors de folles chevauchées motopoétiques pétaradantes dans les années 90 sur les routes du Lubéron.

A signaler aussi
-que le dimanche 9 mars après-midi, », pour la journée de la femme
aura lieu  le 3ème rassemblement à Lyon « Toutes en Moto »
-Qu’un tatouage éphémère sera offert aux visiteurs motards pour l’achat du billet d’entrée à l’expo
En savoir plus : http://www.mac-lyon.com/static/mac/contenu/fichiers/dossiers_presse/2014/dp_motopoetique.pdf

13- Madame Laculture et l’art contemporain

« Rafaële Arditti stigmatisme l’élitisme culturel et dézingue les discours fumeux des duchampolâtres » Fabien Bonnieux – La Provence

« Après nous avoir réjouis avec l’hilarant, ravageur et antisarkosyste Sarkophonie, la clownesse Rafaële Arditti s’attaque à  une nouvelle cible : les pompeux cornichons de la culture officielle autoproclamée chic et choc. La voilà  en Madame Laculture, toujours à  nez rouge, vêtue d’un tailleur gris moulant d’hôtesse d’accueil, en train de lancer, micro en main, la soirée d’ouverture d’un improbable festival devant un parterre d’apparatchiks et trois jeunes de la cité du Bois Joli ‘« qui représentent leurs petits camarades, nous n’avons pas fait venir toute la classe, of course, et encore moins tout le collège, manquerait plus que ça, je plaisante, donc les jeunes qui ont participé au projet de CAIJCMAPMSD, Création Artistique Innovante pour les Jeunes avec des Capacités Moindres et un Avenir Pourri en Milieu Scolaire Défavorisé ‘». Dans un décor naze (trois brosses à  dents qui pendouillent), la suffisante susurre son discours plein de vide, à  la fois jargonnante, prétentieuse, j’m’en-foutiste et au bord de l’hystérie. A sa manière virtuose, Rafaële Arditti s’est inspirée de vrais textes pour les dynamiter. Sûr qu’après pareille charge elle pourra toujours ramer pour décrocher une subvention ! ‘» Jean-Luc Porquet,
Le Canard Enchaîné, 20 juillet 2011

« Bravo et merci de nous venger de cette clique ! » Romain Bouteille

14- A Lyon : une source miraculeuse d’art contemporain

On a cru d’abord à un simple dégât des eaux à la  galerie bien nommée « La salle de bains », petite galerie para – institutionnelle grassement subventionnée, spécialisée dans la promotion de jeunes artiste « émergents », futurs stars de la scène artistique internationale, visitée quotidiennement par 0,1 personne, et située Rue Burdeau, sous les voûtes d’un grand escalier des Pentes de la Croix Rousse.

Mais très vite, après examen du mystérieux épanchement aqueux par une commission ad hoc composée à parité de représentants de la DRAC, de l’Evêché et d’un inspecteur de la création descendu spécialement du Ministère de la culture, il a bien fallu se rendre à l’évidence : la source est bien d’origine miraculeuse !

Tout de suite, l’exquise Catherine M. y voit « la réconciliation de l’art d’ Etat avec le Saint Esprit, comme caractéristique de notre époque », et tout de suite le fameux performer émergent sino-périgourdin Yok Onano, s’empresse d’ offrir ses services pour une mise en visibilité internationale du miraculeux et très performatif phénomène transcendant la logique habituelle de la création perfusée à l’argent public.

Yok Onano, déjà connu à Lyon pour avoir, en résonance avec la Biennale « Entre-temps, brusquement et ensuite », défoncé brusquement le sol de la galerie d’avant garde BF 15 (du nom d’un variété de pomme de terre à frites), pour établir ensuite une connexion souterraine, via le réseau des égouts, entre ce lieu d’art et le « Laboratoire espace Cerveau » de l’Institut d’Art Contemporain tout proche, a proposé que soit révélée la relation éminemment signifiante qui existe entre cet écoulement d’eau bénite et la célèbre œuvre posthume de Marcel Duchamp intitulée «  Etant donné : 1° La Chute d’eau 2° Le gaz d’éclairage », dans la mesure où , selon  lui,  il est impossible de ne pas voir là comme une évidente résurgence du message du prophète de l’art contemporain… Car chacun connaît bien la formule «  Il n’y a d’art que contemporain et Marcel  Duchamp est son prophète ».

Yok Onano propose donc que cette eau soit recueillie et conditionnée en petits flacons en verre, sur le bouchon desquels on pourra poser l’œil pour voir – comme on peut voir des gens à poil au fond des verres de saké – la figure du prophète Marcel colorisée façon Andy Warhol. Une façon également de faire référence à l’œuvre « Etant donné » où l’on zieute aussi, par le petit trou d’une porte, une femme nue, les jambes écartées (Une oeuvre codée que le prophète a mis quinze ans à mettre au point).

On sait déjà, parce que le flacon va faire un tabac chez les adeptes du contemporainisme artistique, que le projet Yok Onano possède toutes ses chances d’être agréé par les instances culturelles locales, qui voient là une occasion de renflouer leurs caisses.
15 – « Il y a trop de faux artistes, d’escrocs et d’imposteurs dans l’art contemporain »
Sur cette video de 5 minutes Eric Emmanuel Schmitt, dramaturge, romancier, nouvelliste, essayiste, cinéaste, d’origine lyonnaise, qui est un des auteurs français les plus connus dans le monde, nous dresse un tableau implacable de l’art d’aujourd’hui, art du discours, de la transgression et de la provocation systématiques à but publicitaire et financier, etc… et ses analyses rejoignent très exactement les nôtres….

16- A propos d’un non-art… à but non lucratif

Chaque capitale régionale en France se doit d’entretenir une, deux ou trois galeries d’art contemporain associatives subventionnées à hauteurs variables par la ville, la Région et la DRAC locale. Ces petites structures sont régies par des associations l’oie de 1901, dites « à but non lucratif ».

Leur but « non lucratif » est rappelé sans cesse par ces galeries, comme une vertu cardinale justifiant les subventions qui les font vivre, et pour les opposer aux galeries privées et indépendantes, à très vilain « but lucratif », vulgairement « commerciales », faiseuses d’argent sur le dos des artistes et des amateurs d’art… Une vilénie cardinale, selon elles,  qui justifie bien que ces entreprises foncièrement vénales soient taxées un maximum… pour que les vertueuses désintéressées puissent bénéficier de cet argent ainsi recueilli, à la mesure  de leur exigence éthique autant qu’esthétique… Car la recherche artistique de haut niveau théorique, difficile d’accès pour l’homme de la rue,  doit être soutenue par l’institution, en même temps que doit être soutenue sa diffusion vers le public et les masses populaires,  afin que celles – ci en comprennent mieux l’engagement sociétal et la dimension progressiste, révolutionnaire et subversive… Et il faut, à ce sujet, lire l’excellent ouvrage de Rainer Rochlitz intitulé « Subversion et subvention » – NRF Essais Gallimard-1994 (voir photo couv jointe) qui explique bien tout ça… Et notons qu’aujourd’hui encore, Madame Fillipetti, à travers ses divers discours d’inauguration de telle ou telle expo officielle, ne cesse de rappeler que la force subversive d’une œuvre d’art est essentielle dans l’évaluation de sa « pertinence » artistique…

Mais bien sûr, ce que je viens de dire là n’est que le bref exposé de cette idéologie ou de cette  logique simpliste qui structure et formate la « pensée artistique » très corporatiste des multiples agents subventionnés et fonctionnarisés de ce qu’on appelle l’ « Art d’Etat ».

Car les arguments de ces vertueux « non lucrativistes » institutionnels nécessitent les remarques et question suivantes :
1- peut-on vraiment parler de « but non-lucratif » quand le but réel et premier est, pour ces gens, d’obtenir des subventions, des rentes de situation et de bénéficier en plus des réseaux institutionnels et des dispositifs publics  ? (Et pourquoi ne peut-on  se poser cette question sans être immédiatement traité de vil réac populiste et démago, par les mêmes qui, à titre non-lucratif, accaparent la manne publique ?)
2- Comment se fait-il que l’esthétique de ces lieux et assos à but non-lucratif, soit exactement celle du grand marché du financial-art international de type Koons et Murakami, qui n’a absolument rien de non-lucratif et désintéressé, mais génère de colossaux paquets d’argent chez Christie’s ou Sothebye’s ? (Comment se fait-il qu’en ces petits lieux municipaux, on ne parle qu’anglais, la langue de la grande spéculation financière et du commerce international de l’art ? )
3- Comment-se fait-il, qu’en ces minuscules endroits à gigantesque  ambition  artistique, on ne voit exposés et promus que ces seuls – « jeunes artistes émergents sur la scène artistique internationale » – c’est à dire ces post – diplômés des Ecoles des Beaux-Arts et des Hautes Vertus, petits opportunistes qui rêvent de devenir stars mondiales de l’art contemporain comme Vernar Benet et Abdessemed, leurs modèles préférés… futures stars dont les dents raclent déjà le parquet des galeries où ils ont déposé quelques parpaings, bouts de bois, tas de charbon, bouteilles  en plastique, etc ., quand ils ne l’ont pas défoncé pour faire plus contemporain et mieux mériter leur « aide à la première expo »?
4- Comment se fait – il que cette population d’ « assistés à but non lucratif » ait autant d’irrespect pour les galeristes privés indépendants et prospectifs, qui prennent des risques par véritables amour et connaissance de l’art, qui font reconnaître et vivre les artistes d’aujourd’hui dans leur diversité, et qui très souvent ont un travail alimentaire annexe pour « subventionner » eux-mêmes leur engagement,  qui peut, lui, revendiquer le qualificatif de  « non lucratif » ?

Mais peut-être faudrait-il pour expliquer cette situation aberrante, tout simplement cesser de considérer la subvention publique comme dédommagement  à la non-lucrativité, mais plutôt comme indemnisation compensatoire à la non-créativité, à la cécité artistique, au non-art, à cette incapacité interne à comprendre l’art par le coeur et par l’esprit, à cette incompétence de fond commune à tous ces gens qui grâce à cette inaptitude devenue qualifiante et motrice, ont pu transformer l’art en vecteur de communication, en business, en objet de spéculation financière et intellectuelle…C’est à dire le transformer en son exact contraire…Ce que bien sûr tout authentique connaisseur et amoureux de l’art ne pourrait faire, dès lors que dans un appareil d’Etat qui fonctionne à l’envers, la vraie compétence devient totalement handicapante et disqualifiante.

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Allez sur internet !
Vous pouvez retrouver ces chroniques
En tapant Nicole Esterolle sur Google

Sur le site québéquois :
http://levadrouilleururbain.wordpress.com/2013/11/09/au-congres-de-la-cipac-il-ny-a-dart-que-contemporain-et-marcel-duchamp-est-son-prophete-par-nicole-esterolle-paris/
http://levadrouilleururbain.wordpress.com/2013/09/29/la-biennale-dart-contemporain-de-lyon-un-fukushima-culturel/

Sur le site Sauvons l’art !
http://www.sauvonslart.com/modules/news/article.php?storyid=68684

sur Mic Mag, le magazine des médias libres :
http://www.micmag.net/index.php?option=com_content&view=article&id=2465:la-biennale-dart-contemporain-de-lyon-un-fukushima-culturel-&catid=10:voix-libre&Itemid=22

sur http://ragemag.fr/  et
et ( en anglais ) sur le site US, subversify.com
http://subversify.com/2013/04/18/its-official-marcel-duchamp-is-more-contemporary/
et l’interview-profession de foi  que j’ai donné au  magazine en ligne languedocien idem.mag
http://www.idem-mag.com/nicole-esterolle/

je vous recommande aussi
www.face-art-paris.org/
et
http://sourgins.over-blog.com/

Cette chronique est envoyée régulièrement par ailleurs à 23 000 journalistes ,  diffuseurs d’art , artistes et décideurs institutionnels  en France…et à tous les parlementaires
Et je compte sur vous pour la diffuser sur vos réseaux

Je souhaite recevoir le plus possible de vos réactions pour ou contre, qui me sont très utiles… Merci

Merci d’écrire à nicole.esterolle@gmail.com

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