La chronique n°49 de Nicole Esterolle
(Des infos frétillantes d’actualité, à lire posément …L’ensemble des textes et documents joints ou liés représentant environ 30 mn de lecture pour une information et des éléments de réflexion que vous ne trouverez pas dans vos médias habituels)
(envoyez-moi directement vos commentaires perso, et vos souhaits de figurer sur ma liste de diffusion en mailant à nicole.esterolle@gmail.com )
1-L’ Art brut est-il soluble dans l’Art contemporain ?
L’Art brut, c’est tendance !
L’art brut est décidément très en vogue, très « tendance » depuis quelques mois, au point que c’est désormais du dernier chic d’en discourir parmi les adeptes les plus fervents de l’AC (1) .
C’est ainsi que le premier pigiste d’art du journal Le Monde, Philippe Dagen, nous parle d’un « tsunami d’art brut » à la dernière biennale de Venise… C’est ainsi que le LAM, Lille métropole musée d’art moderne et contemporain, est devenu aussi musée d’art brut , avec l’installation permanente de la collection de l’Aracine… C’est ainsi que Jerry Saltz, très célèbre critique d’art new-yorkais, cite une œuvre de Bill Traylor méritant, selon lui, d’entrer au MoMA, ou dans n’importe quel autre musée d’art moderne, à l’égal des Picasso de la même époque… C’est ainsi que l’AB est de plus en plus sujet de thèses universitaires…C’est ainsi que la foire newyorkaise « Outsider Art Fair » a décidé de se dupliquer annuellement à Paris… C’est ainsi que le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris devrait prochainement proposer une exposition afin de mettre en valeur ses récentes acquisitions d’œuvres de deux géants de l’Art brut, Henry Darger et Marcel Storr… C’est ainsi qu’un dessin du merveilleux artiste mexicain Martin Ramirez vient de se vendre 170000 euros en vente publique… C’est ainsi que , après avoir pendant 40 ans conchié tout ce qui est de l’ordre de l’affectueux, du gentil, du populaire, du sensible, du tripal , du spontané, de l’instinctif, de l’autodidacte et du « hors-normes », le magazine art-press vient d’émettre un hors-série spécial art brut (« Cette année, même la Biennale de Venise fait dans l’art brut. Nous ne voulions pas être les derniers à en faire autant », nous explique l’exquise Catherine M. , qui, là encore, ne manque ni d’aplomb, ni de sens de l’opportunité.)… C’est ainsi que telle galerie parisienne spécialisée art brut devient l’une des plus courues de Paris, qu’elle obtient les faveurs du sus-dit Philippe Dagen au même titre que les galeries du financial art telles que Templon, Obadia, Lowenbrück, Lambert, Goodmann, Karel Nemmour, Thadaeus Ropac et Cie, qu’on y invite Boltanski, pour y discourir de l’AB quand bien même celui-ci avoue en off n’avoir aucun intérêt pour ce domaine, qu’on y invite aussi l’exquise Catherine M . pour y présenter son hors-série… Et c’est ainsi qu’il faut s’attendre à ce qu’on nous colle très prochainement un « festival international d’art brut » dans ce temple de la vapeur – ou de l’évanescence – artistique parisienne , dans ce hammam esthétique pour chasseurs de tendances, qu’est le Palais de Tokyo.
Un sommet d’impudence
Certains esprits bienveillants autant qu’ingénus estiment que cette subite flambée de tendresse de l’AC pour l’AB est le signe d’une possible re-socialisation ou ré- humanisation du premier, de sa volonté de se recharger en contenu, en substance sensible, pour une sorte de ré-ancrage dans le sens et le vécu, de telle sorte que tout redevienne pour le mieux dans le meilleur des mondes de l’art…
Moi, je ne crois pas du tout en cette généreuse hypothèse. Je pense au contraire que l’AC vient de franchir un pallier supplémentaire pour accéder à un niveau de vénalité, d’ignominie, d’abjection et d’impudence encore jamais atteint, et que cette opération de récupération n’obéit absolument pas à une volonté de se refaire une vertu, une conscience ou une morale, mais bien de se surpasser dans le même registre de l’insupportable cynisme… Car enfin, quel est le but de cette subite appropriation par l’AC d’un art qu’il a toujours ignoré ou méprisé, sinon de le vider de son sens, de l’enfermer et de l’empêcher de remplir sa fonction de lien entre les hommes?
Insupportable en effet de voir l’Art Brut, qui représente la pureté et l’innocence premières, en passe d’être phagocyté par la bulle ectoplasmique de l’ « Art Contemporain » des grands spéculateurs, des mafieux, des traders cocaïnés, des blanchisseurs d’argent pourri, des institutionnels abrutis, des milliardaires russes ou saoudiens incultes et ivrognes, des Pinault destructeurs d’emplois , etc., aussi insupportable que de voir tel vieux pervers amateur de chair fraîche devenir militant pour les droits de l’enfance, ou tel proxénète notoire défendre la cause des femmes, ou tel grand narcotrafiquant faire dans les bonnes œuvres…
Ignoble cette pratique du « cross-over » désormais très en vogue dans l’AC, qui consiste à mélanger ou « hybrider » ceci avec son exact contraire, la vertu avec le vice, le sublime avec l’abject, de telle sorte que le premier serve d’alibi au second, mais surtout pour faire en sorte que tout se vaille quand il s’agit de faire du pouvoir et de l’argent dans ce grand business du rien qu’est l’AC. Et c’est ainsi que nous avons vu le répugnant ver de terre de Jan Fabre « confronté » aux chefs-d’œuvre du Louvre ; le Christ en fil de fer barbelés du schtroumpf Abdessemed associé par Pinault de façon profanatoire au Retable sacré d’Issenheim, lors de la commémoration du 500 ème anniversaire de ce dernier… Va-t-on, de la même manière, voir un jour l’art brut totalement pris en otage par ces prédateurs misérables du business art ?
Hardie, cette entourloupe intellectuelle qui consiste à considérer l’art brut comme un art « d’attitude » et faire l’amalgame avec les fameuses « attitudes qui deviennent formes » d’Harald Szeemann. Alors que l’un est diamétralement opposé à l’autre. Alors que si l’art comportemental façon Szeemann n’est que pure stratégie médiatico-financière à base d’arrogance, de provocation et de fausse subversion à vocation internationaliste, l’art brut est fait au contraire de discrétion, de nécessité immédiate, d’humilité, d’intériorité individuelle, de douleur personnelle sublimée, d’illumination individuelle, sans aucune stratégie de reconnaissance extérieure…
Culottés, ces nouveaux adeptes de l’Art Brut , quand ils prétendent l’extraire du ghetto où l’auraient selon eux enfermé ceux qui justement ont consacré leur vie à faire reconnaître sa densité humaine et sa force subversive, comme Jean Dubuffet, Roger Cardinal, André Breton, Hans Prinzhorn, Michel Thévoz, Daniel Cordier, Martine Lusardy, Madeleine Lommel, Cérès Franco, Luis Marcel, Danielle Jacqui, Gérard Sendrey, Pascal Rigeade, Louis Chabaud, Claude Roffat, Lucienne Perry, Geneviève Roulin, Françoise Monnin, Pierre Souchaud, Jean-Claude Caire, Jean-François Maurice, Alain et Caroline Bourbonnais, Laurent Danchin, John Maizels, et tant d’autres…. A vomir quand les sbires de l’AC donc intentent, les misérables, de mauvais procès à Dubuffet… Quand, dans le hors-série d’art –press ils déforment l’histoire avec l’arrogante et docte ignorance qui les caractérise…Quand ils dissocient, contre toute réalité historique, l’art brut de l’art singulier, en disqualifiant le second pour vulgarité et populisme, pour mieux financiariser le premier en le réinterprétant à leur sinistre manière…Oui, ils n’ont aucune vergogne
Odieuse, cette richissime pintade emperlousée des orteils à l’occiput, collectionneuse sans doute de petits carrés érogènes de Toroni, qui, lors du Salon « Outsider Art Fair » de Paris, accusait une galeriste de ne pas vendre assez cher les œuvres d’un artiste « singulier », et de mépriser et exploiter ainsi scandaleusement le travail et la vie du même artiste…
Nous sommes, certes, bien habitués, maintenant, dans ce marigot putride de l’AC, à toutes les vilénies, les stupidités, les malhonnêtetés, les collusions, les conflits d’intérêts de tous ordres, les transgressions éthiques autant qu’esthétiques, inimaginables dans tout autre domaine : il y a en effet dans ce champ de l’AC comme une dérogation généralisée à toutes les lois et valeurs communes, au nom d’une acception très « déconstruite » du mot « créativité »… mais ce qui se passe avec cette captation-détournement de l’art brut, est inédit, parce que nous assistons là à un outrepassement du seuil de l’acceptable pour tout le monde bien sûr, mais surtout pour la cohésion même et la survie du systême captateur, qui ne peut absorber impunément un objet par nature inassimilable par lui.
Artbrut captus ferum victorem cepit
C’est Michel Thévoz, co-fondateur avec Jean Dubuffet de la Collection d’Art Brut à Lausanne – et dont le hors –série art – press ignore l’existence – qui disait souvent que l’art brut était irrécupérable, car trop ancré dans une vérité profonde de l’homme, et qu’il fonctionnera toujours comme le Cheval de Troie dans le monde de la culture officielle …
Alors oui, je dirai comme Thévoz et comme le poète romain Horace : Graecia capta ferum victorem cepit et artis intulit agresti Latio (La Grèce, conquise, a conquis son farouche vainqueur et a porté les arts au Latium sauvage)… l’art brut sera donc le Cheval de Troie pour la réintroduction du sens et d’une vraie contemporanéité dans la création d’aujourd’hui… L’Art Brut agira donc comme un sérum de vérité inoculé à un système « art contemporain » qui disparaîtra dans sa propre béance ainsi révélée… Parce que oui, la confrontation entre une œuvre d’Adolf Wölfli ou d’Aloïse avec une de Murakami de Koons ou de Mosset, sera inéluctablement fatale pour ces dernières.
Insupportable, cette opération de dissociation art brut – art singulier
Cette volonté patente de la part de la pensée artistico- mercantile de dissocier l’art singulier de l’art brut, pour préserver la « pureté » du second afin de mieux le financiariser, relève autant de la falsification historique volontaire, donc de la malhonnêteté, que de l’ignorance crasse. Car chacun sait que Dubuffet n’a jamais pratiqué cette dissociation, ne serait-ce qu’en conservant des relations épistolaires serrées avec nombre d’artistes relevant plus du « singulier » que du strictement « brut ».
Et c’est ainsi, qu’avec Thévoz, il a adjoint à la Collection « Brut de brut » de Lausanne, une collection corollaire dite « Neuve Invention », qui permettait justement de ne pas faire cette cruelle séparation… et de respecter le continuum sans couture de ce qu’est l’ART en entier, avec tous ses aspects et ses différences, mais que l’AC ( qui n’est pas de l’art mais de la com’ , la plupart du temps) aimerait bien diviser pour mieux règner.
Et pour mieux comprendre que l’Art brut, l’art singulier, l’art hors-normes, le raw – art, l’art outsider, le Folk-Art, ect, sont liés organiquement dans un ensemble qui aura fait l’honneur de notre époque, face à ce qui sera reconnu par nos enfants comme la honteuse dérive burénienne, il faut lire le livre que vient de publier Laurent Danchin « Aux frontières de l’Art brut » qui permet d’appréhender de l’intérieur trente années de l’histoire de cette « Face cachée de l’Art contemporain », dans toute sa profondeur humaine, sa richesse, sa diversité et son ouverture.
Ce livre, qui est le recueil de 109 textes d’analyse et de présentations d’expositions d’art brut et /ou singulier, est une approche humaniste, philosophique, sociologique, historique, de l’art brut et de la création artistique en général, comme exercice de liberté et de transcendance… C’est- à – dire à l’exact opposé des basses manœuvres de réduction dont l’art brut est actuellement l’objet de la part des agents du business -art…
Laurent Danchin Aux frontières de l’art brut http://www.lelivredart.com/librairie.php?url=oeuvre&isol=1284 <http://www.lelivredart.com/librairie.php?url=oeuvre&isol=1284> En librairie à partir de janvier 2014.
Je vous joins ( doc 02) un des 109 textes intitulé : « Art outsider, la fin d’un mythe ?» qui permet de bien comprendre l’importance du respect de la vérité historique concernant l’Art brut
1- Avec le terme « art contemporain » ou son abréviation « AC », je parle bien entendu de cet art qui s’est attribué d’autorité l’exclusivité du mot « contemporain », cet art de la posture (et de l’imposture), de la provoc’, du cynisme financier, de la communication sans contenu, tout en extériorité et représenté par les œuvres de Koons, Murakami, Cattelan, Buren, Lavier, etc. .. à l’opposé de « l’art tout court » d’aujourd’hui,( englobant l’art brut et singulier) tout autant « contemporain » donc, mais qui possède de la substance artistique, qui fait preuve d’invention et d’une vraie mise en forme d’une intériorité, et qui est représenté par les œuvres de Hockney, Tapiès, Kieffer, Soulages, Dine, Neo Rauch, Barcelo, Rebeyrolle, Segui, …par exemple… Mais était-il bien nécessaire de vous repréciser tout cela ?
À LIRE absolument:
Le grand dossier sur l’Art Singulier dans le numéro du magazine Artension de Janvier
2-Main basse sur l’Art Brut
A la première Foire d’Art Outsider en France
Texte de Pascal Rigeade, paru dans la revue « Création Franche »
Voilà donc la France de l’art brut contaminée par la mondialisation à laquelle nous
devons la première Foire d’Art Outsider organisée dans le pays, « de surcroît à une
période [sic] propice pour l’art Outsider et l’art brut » précise le dossier de presse.
Ce nouveau rendez-vous du commerce transnational s’est tenu dans les beaux quartiers parisiens, à deux pas de la FIAC, la Foire Internationale des Affaires Contemporaines.
A ce jour, les transactions opérées lors de ce long week-end de foire commerciale (24-
27 octobre) à l’hôtel Le A, n’ont pas fait les gros titres. Mais en l’espèce, l’important
n’est pas tant le chiffre d’affaires des marchands que la construction-consolidation
d’un négoce prometteur. Faire étalage, dévoiler ses avantages : l’enjeu est bien de
harponner les riches spéculateurs, lesquels, au rythme des rituels auxquels leurs obligés
les convient régulièrement à Miami, New York, Hong Kong, Dubaï, Londres, Berlin, Bâle,
Paris… succombent avec délectation au vertige de l’ego, s’égarent dans l’ivresse de leurs
dépenses, élargissent sans retenue ni vergogne le périmètre de leur arrogance.
Ainsi se crée la « rente des fossoyeurs », promesse d’un new-business auquel s’emploient ces quelques acteurs dont il est à craindre que le niveau du tiroir-caisse ne module le regard et le discernement. Cette nouvelle tribu de traders est énergiquement secondée par un journalisme de connivence, engagé dans une poursuite sans fin du Zeitgeist, avec pour seul horizon la page de papier glacé sur laquelle apposer une signature. La cupidité des premiers étayée par la vanité des seconds au service de la dilution programmée de l’art brut dans l’art contemporain ?
Il ne saurait évidemment s’agir des auteurs rassemblés par Dubuffet dans sa collection :
ils sont insolubles. Il est question des artistes intronisés par une oligarchie instituée par
et pour l’argent, proclamant désormais ce qui « fait » ou non art brut, au service de ses
propres intérêts, du patrimoine de sa clientèle. Après tout, on n’est jamais mieux servi
que par soi-même.
La réalité, c’est que cette première Foire d’Art Outsider en France consacre le triomphe
des marchands. L’art brut pour prétexte, ils tiennent comptoir à l’hôtel, stimulent de
nouveaux flux financiers sur lesquels, dans le même mouvement, ils font main basse.
Tous recevaient en chambre, œuvres étalées sur literie XXL, oubliant ou feignant
d’ignorer l’avertissement de Dubuffet, « l’art ne vient pas se coucher dans les lits
qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom ; ce qu’il aime c’est
l’incognito ». Qu’en reste-t-il ?
3- Le FRAC – Lorraine est condamné pour atteinte à la dignité humaine
« les enfants, nous allons vous faire bouffer votre merde ! »
Le Frac-Metz et condammné, suite à la demande d’une conseillère régionale et d’ une association anti-raciste. pour une exposition à fort taux de « questionnement sociétal », terriblement buzzant et déconstruisant l’ « infamille » (jeu de mots combinant « famille » et « infamie »), avec une vingtaine de panneaux affichant de délicieuses friandises verbales comme ces trois – là :
– « Les enfants, nous allons vous faire bouffer votre merde. Vous êtes notre chair et notre sang. A plus tard Papa et Maman. »
– « Les enfants, nous allons vous sodomiser et vous crucifier. Vous êtes notre chair et notre sang. A plus tard Papa et Maman. »
– « Les enfants, nous allons vous arracher les yeux. Vous êtes notre chair et notre sang. A plus tard Papa et Maman. »
en savoir plus :
http://www.itinerarium.fr/lagrif-gagne-un-grand-proces-contre-linfamille/
http://www.sauvonslart.com/modules/news/article.php?storyid=68715
Monsieur Tirlicien, conseiller régional communiste et président du Frac -Metz, défend la liberté d’expression, même la plus immonde.
Il y a toujours dans la tirlipoteuse petite tête de ce type de schmilblick apparatchik néo-marxiste tendance Mélanchenot, 70 ans de pompièrisme réaliste-socialiste ringard à rattraper, pour se mettre au diapason de l’avant-gardisme capitaliste néolibéral duchampien contemporainiste.
Très bas de plafond donc le Front de gauche, qui pense obstinément que la culture de la classe dirigeante et exploiteuse doit profiter aussi à la classe dominée et exploitée, de telle sorte que l’œuvre d’AC ou de Financial Art, comme signe de puissance, comme objet de vénération de la part des masses laborieuses et donc comme parfait instrument d’aliénation, joue son plein rôle dans une perspective de « lutte des classes » très avant-gardiste et néo-marxiste mélanchonesque.
La lettre de Phil Donny, artiste lorrain, à Roger Tirlicien :
http://www.sauvonslart.com/modules/news/article.php?storyid=68714
Anti-art contemporain, donc pro-nazis
Pour les pro-AC, burénôlatres pour la plupart, qui ont la comprenoire très atrophiée (impossible de leur faire comprendre notamment, pourquoi ils sont, eux, des alliés objectifs du FN…) pour eux les choses doivent rester simples : « Ceux qui critiquent l’art contemporain sont des nazis…et puis c’est tout ! ». La preuve, c’est que les seuls à oser s’indigner sont en effet des personnes ou des assos plutôt marquées catho-intégristes un rien extrême – droite. Les sbires pro-AC sont donc scotchés sur ce type d’argument … et pourquoi feraient-ils l’effort d’en décoller, puisque leur syllogisme pourri fonctionne toujours à merveille?
Pour preuve de cette indigence d’analyse dans la critique d’art française, voici ce texte de Claire Moulène écrit spécialement pour défendre le FRAC-Metz et pour Les Inrocks, magazine de la vapeur culturelle parisienne, middle – class néo-beauf quarantenaire mal rasée fromage cœur de lion branchée hammam du Palais de Tokyo, intitulé : La croisade sans fin du FN et des groupes d’extrême droite contre l’art contemporain
Lisez-moi ça pour y trouver tous les poncifs les plus tartouilles du genre, et m’y trouver, moi, Nicole, basculée dans le camp des nazis… Alors que j’ai toujours voté à gauche – et parfois trotsko-écolo—mélanchenot – et que je trouve que François Hollande est le plus gentil et sympa des présidents que nous ayons eu depuis René Coty… décidemment ces inrockuptables sont une variété d’intégristes eux aussi, d’une Indécrottible crétinerie!
En savoir plus :
Les Inrocks à la rescousse du FRAC de Metz
http://www.lesinrocks.com/2013/12/07/actualite/croisade-fin-du-fn-groupes-dextreme-droite-contre-lart-contemporain-11451183/
Facho elle aussi ?
Bonjour, je suis un jeune lecteur de votre rubrique que j’ai découverte tout récemment.
Sachez que la nouvelle génération est en marche est que nous sommes déterminés à écraser ces dictateurs culturels. Soyez donc rassuré nous arrivons !
Et voici une petite video sur l’AC faite par une fraiche jeune fille (facho elle aussi ?)
4- Un rapport d’information du Sénat sur
les comportements sexistes
dans les écoles d’art
Et voici deux documents très scrogneugneux :
1- le rapport d’information du Sénat du 27 juin 2013 sur
les comportements sexistes dans les écoles d’art, rapport qui figure
sur ce lien : http://www.senat.fr/rap/r12-704/r12-7046.html#toc40
2- communiqué le de l’ANdEA ( Association Nationale des Ecoles d’Art )en réponse aux allégations ( sic ) du dit rapport d’information
« LES AUDITIONS ONT MIS AU JOUR UNE PRATIQUE SCANDALEUSE APPAREMMENT GÉNÉRALISÉE : LA BANALISATION DES COMPORTEMENTS SEXISTES DANS LES ÉCOLES D’ART »…tel est le sous-titre du rapport.
Il est vrai que le harcèlement sexuel est une pratique pédagogique homologuée dans beaucoup d’écoles d’art comme rituel d’initiation à l’art très contemporain, comme trangression créative et comme excellent exercice de débridage de l’imaginaire…comme je le rappelais dans ma chronique n° 32 consacrée à la révolte des élèves de l’Ecole des Beaux-Arts d’Avignon,
https://www.schtroumpf-emergent.com/blog/2012/08/05/en-avignon-le-collectionneur-milliardaire-yvon-lambert-gravement-contrarie-par-une-revolte-des-eleves-de-l%E2%80%99ecole-des-beaux-arts/
révolte qui se solda par la révocation de son directeur harceleur moral et sexuel de ses élèves… malgré la puissante défense pétitionnante dont il bénéficia de la part de l’ANDéA, du CIPAC, des Buren, Millet et cie, et de toute la corporation des profs et agents multi-casquettes de l’AC, comme vous pourrez le lire ici :
Réponse de l’ANdÉA face à la situation de l’École supérieure d’art d’Avignon, 10 septembre 2012
http://www.andea.fr/doc_root/ressources/communiques-andea/51b5a9f4214ff_ANdEA_ESAAvignon_10_9_12.pdf
5– Tout ce que vous aimeriez ne pas savoir sur la Biennale de Venise 2013: (ce flamboyant événement phare qui illumine la pensée artistique des institutionnels de l’art de type CIPAC , des grands spéculateurs et des petits schtroumpfs émergents
http://www.bakchich.info/societe/2013/11/24/lart-le-fric-venise-62915
…et la Foire de Miami
How to Succeed in Contemporary Art Without Really Trying
Earn $500K at Art Basel from the comfort of your own home. All you need are some everyday items in your basement trash pile and a positive attitude!
LINK: https://www.vocativ.com/12-2013/report-miami-succeed-modern-art-without-really-trying/
…Et puis le reportage hyper- fayot et hyper-snob sur cette foire pour hyper-riches fait par Mademoiselle Lequeux du journal Le Monde (en pièce jointe 04 )
6-Un fluide glacial spécial art contemporain
Avez-vous, comme moi, remarqué que les journaux satiriques tels que le Canard Enchainé ou Charlie Hebdo ne parlaient jamais d’art contemporain ?…Alors qu’il y a pourtant là matière inépuisable à railleries et sarcasmes… Comme si le sujet était, pour eux aussi, complétement tabou et frappé d’omerta absolue. Comme s’il était impossible de se saisir de ce bâton merdeux, trop visqueux, trop tordu, trop piégé, pas drôle du tout. Impossible en effet de plaisanter sur ce qui est déjà une grosse plaisanterie. Impossible de se moquer de ce qui est déjà, en soi, un gigantesque foutage de gueule. Impossible de dénoncer un scandale financier, juridique, éthique, etc. , quand ce scandale fait partie intégrante de l’ « œuvre » (voir notamment l’achat, par le Centre Pompidou, de l’œuvre qui n’existe pas « de Tino Sehgal, qui n’as pas fait le moindre commentaire dans ces journaux, non plus)..
Aussi, quand la magazine Fluide Glacial s’empare du sujet dans leur numéro de janvier, c’est un événement à noter car éminemment libératoire…. Et jubilatoire comme on le voit sur cette page pastiche d’Art press ( doc joint n° 8) et il faut lire l’excellent édito de Yan Lindingre le nouveau rédac -chef de Fluide et les textes de Pascal Fioretto
http://www.fluideglacial.com/lebeaujournal/index.php?id_couv=17
L’art bouge-t-il encore ?
C’est la question-débat-forum à laquelle vous pouvez répondre sur le lien :
http://debats.terrafemina.com/culture/1384-lart-bouge-t-il-encore
Elle est abordée par un texte Yan Lindingre, rédac-chef de Fluide Glacial, mais aussi prof à l’Ecole des Beaux-Arts de Metz, dont il a failli se faire virer il y a quatre ans, parce que l’un de ses supérieurs hiérarchiques (très pro AC) s’était reconnu dans le personnage d’une de ses BD qui avait une tête de cochon… Alors que tous ses personnages ont des têtes de cochon…
7 – Faux ou vrai ?
Dans la Biennale de Lyon il y a une salle avec quatre ou six coussins posés dans les coins ( image jointe n° 6 )et on peut lire dans le catalogue à propos de l’artiste et de son oeuvre:
”Des coussins sont éparpillés au sol. De forme et de couleurs différentes, ces coussins n’ont servi qu’à une seule personne: Jason Dodge a en demandé à plusieurs personnes – le maire d’une petite ville, des médecins, des enfants..- de dormir avec ces coussins pendant une poignée de nuits. En limitant son geste artistique à une trace éphémère et fragile, Jason Dodge déploie un récit sur l’absence, celle de quelques objets qui en portent la trace, et qui racontent en creux une expérience de mémoire avant tout invisible. En plaçant aux marges du récit, l’artiste nous propose de laisser place à notre émotion d’imaginer une histoire indéfinissable, aux relations ténues et pourtant bien réelles. Y a-t-il plus que le langage pour capter les traces de nos rêves ?” ….
8-Vrai ou faux :Un artiste contemporain se constitue prisonnier pour escroquerie
Le monde de l’art pourrait bien traverser l’une de ses pires crises. En effet, une des sommités du milieu de l’art contemporain vient de jeter un pavé dans la mare en se constituant prisonnier pour escroquerie. L’individu aurait trompé durant plus d’une décennie le public et les professionnels du secteur en vendant des créations artistiques qui en fait n’en étaient pas. Un coup de tonnerre dans le milieu de l’art contemporain qui pourrait bien faire des vagues dans le monde entier.
Il se dit rongé par la culpabilité. Lui, c’est Hugo Marchadier, célèbre artiste contemporain qui connaît le succès depuis presque 15 ans déjà. Mais l’homme, aujourd’hui âgé de 42 ans, s’est constitué prisonnier hier en fin de journée au commissariat du 3e arrondissement de Paris. Il s’accuse lui-même d’escroquerie à grande échelle via la vente de ses pseudo œuvres et dit « vouloir mettre fin à une comédie qui dure depuis trop longtemps ».
Quant au fameux Bertrand Lavier (grosse pierre sur frigo) qui a dit lui aussi : « c’est quand j’ai compris que l’art contemporain n’était pas de l’art que je suis devenu artiste contemporain »… il ne regrette rien, il ne se sent coupable de rien, il est content de lui et ne se constituera jamais prisonnier pour escroquerie.
Récit :
http://www.legorafi.fr/2013/03/12/un-artiste-contemporain-se-constitue-prisonnier-pour-escroquerie/
9- Nos meilleurs vœux, Madame la Ministre, pour la réalisation de 4 mesures urgentes !
Madame la Ministre, il y a une autre réalité de l’art que celle du marché actuel de l’art qui choque et scandalise les français par ses dérives et son affairisme.
Cette confusion doit cesser et vous pouvez y contribuer lors de la prochaine loi sur la création artistique. Vous le pouvez ! En prenant 4 mesures simples et de bon sens.
4 mesures urgentes.
1-Arrêter la promotion des artistes vedettes de l’Art contemporain dans les circuits les plus prestigieux du patrimoine , LE LOUVRE, le musée D’ORSAY , VERSAILLES, BEAUBOURG ETC….. car elle est source majeure de conflits d’intérêts répercutés aux échelons inférieurs , par exemple aujourd’hui l’échelon des FRAC dans trente gares SNCF, et cela gangrène tout le milieu de l’art.
2 – Rayer d’un trait de plume le corps des inspecteurs de la création qui vérole la création depuis trente ans.
3- Faire appliquer la règle qui interdit dans les musées publics des monographies d’artistes vivants. Sa non application fausse depuis les années 60 les cotes des artistes en fabriquant de toutes pièces des positions dominantes privées avec l’argent public . Exemple de Martial Raysse et son galeriste Karel Mennour en mai 2014 à Beaubourg ! Qu’il y ait des sanctions sévères lorsque cette règle est transgressée au lieu d’en féliciter les acteurs !
4-Demander aux commissions d’acquisition que chaque décisionnaire énonce ses critères comme cela est fait en Allemagne par respect du contribuable.
Madame la Ministre, aujourd’hui les français sont de plus en plus nombreux à refuser une soit-disant excellence française dans les arts plastiques qui n’est que mensonge et tromperie.”
Cette Lettre de vœux est extraite du site http://www.face-art-paris.org
10- Une jacquerie d’artistes en Drôme
Dans la Drôme, comme dans tous les départements français, les autorités culturelles méprisent les produits artistiques locaux pour privilégier une esthétique formatée à l’international, conseillée par le Ministère et la DRAC la plus proche, et beaucoup plus gratifiante en termes d’image et d’efficacité communicationnelle pour le département, pour l’ego des élus, conseillers et employés municipaux préposés au rayonnement culturel de la ville… C’est ainsi que l’internationalisme à tous prix devient une nouvelle forme de ringardisme provincial… C’est ainsi que les trois magnifiques châteaux de la Drôme (le Château des Adhémar à Montélimar, celui de Madame de Sévigné à Grignan, et celui de Suze la Rousse), ont été confiés à la DRAC pour être bourrés tous les étés d’art contemporain de type international -business-art et remplis des mêmes inepties que l’on voit partout dans tous les FRAC, les CAC, MAC et cie… C’est ainsi qu’il existe dans la Drôme une association subventionnée pour produire de l’art de type FRAC, et qui a le culot de s’appeler « les enfants du facteur », en référence au Facteur Cheval, qui lui, n’a jamais eu la moindre subvention pour ériger son merveilleux palais à Hauterives… C’est ainsi qu’est née une révolte des artistes de la région , qui n’ont même pas été invités à l’inauguration du nouveau Musée de Valence et qui font savoir ceci :
« Les Artistes Indépendants locaux se sentent exclus de la communauté, considérés comme des parias, pas même invités à l’inauguration du nouveau Musée par Mr. Alain Maurice et son équipe de technocrates, qui divisent les citoyens valentinois en castes, qui abiment la mémoire artistique collective de Valence, l’amputent, la nient, au nom de leur « pensée unique », alimentant ainsi le désamour, dramatiquement grandissant dans notre pays, des citoyens pour les professionnels de la politique.
Depuis 1/2 siècle, il n’y a qu’une infime proportion d’artistes « du terroir » qui soit reconnue pour entrer dans les collections publiques et constituer notre patrimoine commun, notre mémoire artistique valentinoise. Ce sont des centaines d’ artistes indépendants, qui ont animé la vie locale par leurs expos, pendant des décennies, et qui n’ont-ils pas vu la moindre oeuvre acquise par le Musée de leur ville ! Sont-ils tous des citoyens de seconde zone ? des médiocres, des ringards, à ce point ? Et nos responsables culturels actuels sont-ils aussi nuls que leurs prédécesseurs qui pensaient que Ferdinand Cheval n’était lui aussi qu’un médiocre simple d’esprit, qu’il était préférable d’ignorer? ».
Une pétition à diffusion nationale est mise en ligne
http://www.avaaz.org/fr/petition/Madame_la_Ministre_de_la_Culture_Aurelie_Phillippetti_que_les_ARTISTES_INDEPENDANTS_LIBRES_puissent_vivre_dans_leur_prop/?copy
pour plus d’infos, contactez : chevassusagnes@wanadoo.fr
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11- Flore intestinale
« L’exposition Flore Intestinale de Michel Blazy au Centre d’Art Contemporain du Parvis à Ibos près de Tarbes, se présente comme un « work in progress », où des oeuvres performatives s’activent, se font et se défont au fil du temps. Tel ce verre de vin incrusté dans une cimaise qui par capillarité finit par la teinter partiellement, l’assèchement d’un tunnel géant constitué de crème chocolat, ou encore les excrétions aléatoires de liquides indéterminés jaillissant des murs. »…Nous affirme le communiqué de presse… mais moi, je n’y crois pas vraiment…et vous ?
12- Jeu
De qui est cette œuvre ?
La pièce jointe n° 7 vous montre une « œuvre » d’art particulièrement contemporain, qui existe vraiment quelque part.
Le premier qui me trouve le nom de l’artiste qui l’a fabriquée et le nom du lieu où elle est actuellement exposée, je lui envoie les écrits complets en 6 volumes de Daniel Buren, préfacés par Bernard Blistène
(ça m’étonnerait que vous trouviez, car il en a des milliers d’identiques, dispersées dans les lieux d’art institutionnels )
je reçois un mail de protestation d’un artiste qui me dis que cette œuvre est un plagiat d’une installation faite par lui à la Fondation Ricard en 2006.
13-Amusant (mais sans plus) : un artiste se cloue au sol la peau de ses testicules
http://www.lexpress.fr/culture/un-artiste-russe-cloue-ses-organes-genitaux-sur-la-place-rouge_1298642.html
Rassurez-vous : ça ne se passe pas chez nous, mais sur la Place Rouge à Moscou… et il ne s’agit pas d’une performance subventionnée comme celle du jeune émergent, dont je vous avais parlé dans une précédente chronique, qui s’était enterré vivant à Tours et qui avait coûté 30 000 € à la collectivité, mais de Piotr Pavlenski, artiste indépendant, qui explique que son action a pour but de protester contre l’état policier alors que la Russie célébre dimanche la « Journée de la police ».
Il ne s’agit donc pas d’une performance bidon, telle que celles que le Ministère subventionne en France… Ce happening russe dépasse de bien loin ce que, dans le registre « body art « , nous ont proposé en France les Orlan, Journiac, Catherine M, etc… Et puis cet happening post-soviétique interloque profondément les intervenants du dernier colloque du CIPAC, qui s’interrogent sur la manière de réactiver la « performance post-contemporaine»… au point qu’ils envisagent d’inviter Piotr Pavlenski en résidence pendant quelques mois au FRAC Lorraine ou Bourgogne…
14- Que reste-t-il de la culture française subventionnée?
Journaliste américain, Donald Morrison a publié, un essai fracassant intitulé « Que reste-t-il de la culture française ?».
Quel bilan fait-il quatre ans plus tard et que pense-t-il d’Aurélie Filippetti, nouvelle ministre de la culture ?
« les artistes français doivent se frotter au reste du monde et non plus se calfeutrer chez eux, abrités par la ligne Maginot des subsides publics. »
Pour lire l’entretien :
http://www.contrepoints.org/2012/08/28/95287-culture-francaise-aurelie-filippetti-minquiete
un autre article à lire :
http://www.contrepoints.org/2014/01/06/152337-la-culture-mene-a-tout-surtout-a-de-nouveaux-impots%20utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+Contrepoints2+%28Contrepoints%29
15- Hilarissime !
Pour vous récompenser de votre lecture ( mettez le son bien à fond):
Cette chronique est envoyée régulièrement par ailleurs à 23 000 journalistes , diffuseurs d’art , artistes et décideurs institutionnels en France…et à tous les parlementaires
Et je compte sur vous pour la diffuser sur vos réseaux