Chronique 28 La vie intellectuelle de Catherine M.

La chronique n° 28 de Nicole Esterolle
A propos de la  vie intellectuelle de Catherine M.
Que vous pouvez aussi trouver sur www.schtroumpf-emergent.com

La présence du « Musée imaginaire » de Catherine M.  au Salon 2012 du dessin contemporain Drawing now à Paris , a été le sujet d’une récente actualité qui a replacé cette importante figure de l’art contemporain français au centre de mon collimateur.

Car ce qui semble, en l’occurence, vraiment très étonnant, c’est  qu’il est de notoriété publique  que si, pour Jean-Auguste-Dominique Ingres, le dessin était « la probité de l’art », pour Madame Catherine M., en revanche, le dessin n’est en rien  la preuve de l’art, de même que la preuve de l’art n’est pas non plus dans l’art, mais dans ce qu’on en dit et surtout dans ce qui en est écrit dans sa revue Art Press. Et d’ailleurs que du dessin,  elle s’en contrefiche comme elle le précise bien dans le texte de préface du dit salon : « Quelqu’un comme moi, tombé dans la marmite de l’art contemporain en plein bouillonnement de l’art conceptuel, ne s’est jamais posé la question du dessin, ni dans l’art en général, ni dans le cadre de ses intérêts…j’ai très tôt aimé des peintres qui n’avaient aucune pratique du dessin. »

Nous sommes donc ici en plein dans cet exercice acrobatique dont Catherine M. est la spécialiste insurpassable : celui du paradoxe, de la contradiction, de l’oxymore, de la torsion du sens commun ,  du retournement de la  logique élémentaire, de la rupture avec les valeurs tant éthiques qu’esthétique, du petit bout de bois dans les trous de nez, bref du décervelage ordinaire, et tout cela au nom du progrès  de la pensée, du bien être intellectuel  et de la contemporanéité de l’art français.

Et ceci me donne l’occasion de revenir sur quelques  aspects de cette stupéfiante capacité à la torsion du sens dont  fait preuve Catherine M. depuis bientôt 40 ans

1- Il y a  d’abord ce best seller traduit en 33 langues de Madame  M. , intitulé «  La vie sexuelle de Catherine M . », et dont on commémore officiellement ces jours – ci le dixième anniversaire de la publication. Dans ce livre,  ce n’est pas tant la « hardiesse » de son contenu qui soit étonnante, car je connais des personnes qui m’ont confié avoir fait beaucoup mieux dans le même registre, sans en faire pour autant un bouquin … non, ce qui me stupéfie , c’est le fait que ce livre se soit vendu à 900 000 exemplaires en Corée du Sud (plus qu’en France)… un pays , qui, paradoxalement, comme le Japon  n’a strictement rien à faire de l’art contemporain et ignore Murakami, quand il ne reproche pas à celui-ci d’être une honte nationale pour avoir profané de ses kitcheries patissières le Château de Versailles inscrit au patrimoine de l’Humanité.

2- Ce qu’il y a d’étonnant aussi , c’est cette coutume  qu’on a de faire intervenir Catherine M ., dans telle ou telle des rencontres-débats sur la cause féminine, qui ont lieu dans le cadre de la journée de la femme ou de la fête des mères, quand, par ailleurs, elle tient les propos suivants : « Par rapport à nos pratiques de 68, il me semble que c’est aujourd’hui moins ludique, qu’il manque la liberté de la chose improvisée. On dînait avec des copains, rien n’était prévu, on se déshabillait et tout le monde baisait ensemble » ( Interview Rue 89 )…Ou bien: « Je pense que s’il m’était arrivé de me voir imposer un acte sexuel – et après tout, ça m’est peut-être arrivé, et j’ai oublié -, j’aurais laissé faire en attendant que ça se passe, et je m’en serais tirée en me disant que c’était moins grave que de perdre un œil ou une jambe. » … Prouvant, je pense,  que cette dame a aussi peu à voir la cause féminine qu’avec le dessin contemporain

3- Il y a aussi  cette grande photo des fesses de Catherine M. parue dans les pages culture du Monde (une première dans ce journal plutôt pudibond ), assortie d’un texte absolument  ébouriffant  de Philippe Sollers, disant que Catherine M. est une sainte au même titre que Sainte Thérèse, alors que le tout Paris sait très bien que la sainte en question  s’est vantée d’avoir forniqué avec Templon sur l’autel de l’église St Germain, et alors qu’elle écrit dans son best seller avoir pris du plaisir à s’être faite sauter par toute un équipe de travailleurs clandestins dans une cabane de chantier (une anecdote qui a fait un tabac en Corée du Sud).

4-Il y a aussi le fait que la revue Art Press, que Catherine M. dirige depuis quarante ans, est née ( outre les apports financiers de la french connection Castelli-Templon), des rapports incestueux entre les revues La Nouvelle Critique et Tel Quel, la première de type crypto-intello- stalinien, la seconde de type mao spontex tendance Kampuchéa démocratique cambodgien de sinistre mémoire… et le fait de penser que si le règne de Pol Pot a fait long feu, celui de Catherine M. dure encore malgré les dizaines de milliers de disparitions  d’artistes ignorès et non reconnus grâce à elle. A cet égard, souvenons-nous de ce fameux procès de Moscou de 1992 à L’Ecole des Beaux-Arts de Paris, avec  Catherine M. dans le rôle de la  grande inquisitrice, pour clouer Jean Clair, Pierre Gaudibert, Jean-Philippe Domecq, et quelques autres « réactionnaires » au pilori de l’histoire de l’art.

5 –  Il y a aussi effarement à voir ce pur produit de la gauchiasse caviar – partouze germanopratine, donner des leçons de subversion anti-capitaliste, quand simultanément il fait une première couverture d’Art Press montrant les parties génitales de Jeff Koons et de la Cicciolina en plein accouplement, et quand on sait que le Koons en question est devenu grâce à cela un des produits phare du Financial Art international.

6- Il y a sidération totale à apprendre que cette revue issue de la gauche la plus hard, ait pu, en pleine période de guerre froide, servir de cheval de Troie à l’impérialisme artistique américain et  se faire  l’allié objectif de la CIA, qui, quelque temps auparavant, s’employait à démolir la domination de l’art russe et européen et la prééminence de Paris sur la scène artistique internationale.( Voir le livre de Frances Stonor Saunders, Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle -Titre original : Who Paid the Piper – Editions Denoël, 2003, )

7- Il y a hallucination quand on découvre que cette Dame  disait en 1973 avoir créé Art Press pour sortir l’art français de sa médiocrité et faire découvrir l’art américain ; Que cette dame a en réalité  trahi, disqualifié et ringardisé la création française , au point  que le dispositif muséal français n’ose plus montrer des créateurs nationaux sous peine d’être taxés de nationalisme franchouillard . Remarquons aussi que dans l’actuel n° 398 d’Art Press, sur les 12 expositions sélectionnées pour la rubrique Mondovision, il y en a trois pour les produits Gagosian…et zéro pour une expo ayant lieu en France.

8- Il y a nausée de constater  que cette dame est devenue la référence centrale pour  l’appareil d’Etat de soutien à la création, la grande prêtresse de  tous les apparatchiks de tous niveaux, la générale en chef d’une armée de pervers enseignants, l’inspiratrice des pollutions nocturnes de tous les directeurs de DRAC, FRAC, MAC, IAC, CRAC, LAC et autres CAC de l’hexagone,   et l’égérie de  tous les Trissotins de la culture, qui ne parlent qu’anglais parce que c’est plus chic, et pour lesquels justement Art Press offre une traduction simultanée en cette langue.

9- Il y a terreur et froid dans le dos à feuilleter Art Press ; d’y voir par exemple cette horrible image de la déshérence ruinique du Palais de Tokyo ornant  la couverture du dernier numéro ;  de voir, dans les pages intérieures, toutes ces images d’atrocités artistiques, de torture mentale, sans la moindre émotion, sans la moindre spiritualité, sans la moindre aspérité d’ordre poétique ; C’est  glacial, implacable  et on se demande comment on en est arrivé à ce niveau de frigidité, et ce que l’art a bien pu faire au Bon Dieu pour être supplicié de la sorte.
D’ailleurs je vous joins justement pour bien illustrer ce que je dis , cette image, figurant dans ce même numéro,  d’une oeuvre de l’artiste roumain Victor Man où l’on voit une fourrure de loup coincée sur une plaque de cheminée par un serre – joint… Qu’y voir d’autre qu’une apologie du supplice de l’art, de la torsion du sens, de la torture mentale ou de la lobotomisation crétinisante ? Et comment ne pas avoir  peur du texte qui va avec , intitulé comme par hasard « Dans la nuit du non-savoir «  et où l’on peut lire des choses aussi chaleureuses et roboratives que ça : « L’artiste met en réseau des signes et des concepts, dans une atmosphère lourde et énigmatique »…

10- Mais il y a tout de même rigolade à lire l’ édito de Catherine M. pour ce même numéro et qui commence ainsi : « d’ou vient cette impression de travailler dans un monde de l’art de plus en plus amnésique dans lequel trop d’artistes servent de vieilles recettes dont se régalent, non seulement des amateurs, mais aussi un certain nombre de professionnels »…  Hou, la sainte suffisance ! Hou la vieille mère Ubu décatie qui se lamente  de constater  que «  la domesticité n’est plus ce qu’elle était », et de voir sa gidouillesque  autorité se dégonfler …

Rigolade aussi avec ce titre croquignolesquement oxymorique: « Penser plus pour plus d’émotions »… Plutôt bidonnant  aussi, non ?  Car enfin, qu’attendre d’autre de la part de celle qui est le fruit d’une espèce de  monstrueux couplage sexe-intellect , court -circuitant le cœur et l’esprit ? Qu’attendre d’autre d’une personne dont le moteur est une   incapacité de fond à l’orgasme et donc à la transcendance, et donc à l ’amour de soi , à l’amour  d’autrui et au véritable amour de l’art?

avec cette phrase pour conclure l’édito : « En étant moins exigeant sur le savoir historique on l’est aussi beaucoup moins sur les émotions que l’on attend des œuvres d’art » … Quand on sait que celle qui est une anomalie historique en soi, et qui  pour cela  est obsédée par l’historicité,  sera inéluctablement balayée par   la vraie histoire à laquelle elle n’a jamais rien compris,  ni intellectuellement, ni émotionnellement.

Je pense en effet, que ce personnage, qui est l’incarnation exacte de la collusion sexe-argent-pouvoir, qui a fait de l’art une arme au service  de l’appareil répressif et exterminateur du sens, tenu par les politiques, les publicitaires, les faiseurs d’argent, les trissotins cultureux, les pervers sodomiseurs de mouches fonctionnarisés peuplant les écoles d’art nationales, régionales et municipales ; ce personnage invraisemblable qui règne depuis près de 40 ans sur l’art français, par l’appareil de terreur intellectuelle qu’elle a réussi à  y installer et dont elle est la clef de voûte … Oui, je pense que cette figure de proue d’un système dictatorial de type soviéto-capitaliste, comme quelques autres tyrans grotesques viennent de le faire récemment, doit, elle aussi, DÉGAGER !

Quelques liens vers des documents concernant le sujet traité ici:

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/journal-besson-de-campagne/besson-le-vote-des-routiers-par-catherine-millet-07-03-2012-1438604_498.php

http://www.rue89.com/2011/06/24/dix-ans-apres-catherine-millet-vous-reparle-de-sexe-et-damour-210817

http://www.drawingnowparis.com/site/FR/Evenements/Le_Musee_Imaginaire,I14174.htm

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