Guillaume Robert et le Flashball – art : quand un fabricant d’armes sponsorise un schtroumpf émergent.
Une des qualités premières que chacun reconnaît à tout schtroumpf émergent sur la scène artistique internationale, c’est bien sa capacité à rebondir opportunément sur les sujets d’actualité et c’est aussi son opiniâtreté au questionnement sociétal subventionné.
Guillaume Robert est un de ceux –là qui a su habilement profiter de la fameuse polémique déclenchée par la délicieuse Michèle Alliot-Marie quand elle a proposé à son regretté copain Ben Ali le « savoir – faire » de la France en matière de maintien de l’ordre. Cet artiste vient en effet d’exposer à la Maison Populaire de Montreuil, une oeuvre ( voir image en pièce jointe) constituée, nous dit le DP, « d’une cinquantaine de balles de flashball disposées de telle sorte qu’elle forment le mot « know how ». Le signifié met en évidence le savoir-faire reconnu dans le monde entier des forces de sécurité française…composée de ces boules, la graphie se fait flottante sur le mur… »
Le DP nous dit aussi que les boules ont été « gracieusement fournies à l’artiste par le société Verney-Caron, dépositaire de la marque Flashball et fabricant d’armes à Saint- Etienne »… Vous voyez d’ici le côté complètement tordu de cette opération, où l’on voit le fabricant d’un produit utiliser la ridiculisation de son produit comme argument marketing pour celui-ci….Mais pourquoi s’étonner de cela dans un domaine où l’on voit régulièrement les schtroumpfs recevoir d’autant plus de subventions qu’ils critiquent encore mieux , questionnent plus à fond, subvertissent ou conchient au maximun le système même qui les subventionne.
On sait bien également que l’art et les armes offrent très souvent une certaine complémentarité de leurs services respectifs pour l’exercice conjoint des pouvoirs politiques, culturels et financiers. (On me signale d’ailleurs à ce sujet l’existence d’un certain Georges Verney Caron, cousin ou neveu des actuels marchands d’armes, qui tient galerie-boite de com’ à Lyon intitulée « Art et entreprise »…simple coïncidence sans doute).
(J’ai proposé ce type de chronique au Canard Enchainé, qui en principe aime bien les récits de ce genre de coup tordu. Il m’a été répondu que l’art contemporain était un marécage tabou qui pue trop fort pour le Canard…)