C’est officiel : Marcel Duchamp n’est plus contemporain !

(chronique n° 41 de Nicole Esterolle)

l'artiste balaie la route pour aller à la Pyramide de Keppren (Coll FRAC Pays de Loire

1-C’est officiel : Marcel Duchamp n’est plus contemporain !

Marcel Duchamp était beaucoup moins doué pour la peinture que ses deux frères Raymond et Jacques et que sa sœur Suzanne, mais beaucoup plus futé et malicieux qu’eux. Et c’est d’ailleurs à la jalousie éprouvée à l’égard de sa fratrie que l’on doit   la formule célèbre de Marcel : «  bête comme un peintre » , qui fut complétée par celle d’André Breton : «  Marcel Duchamp est l’homme le plus intelligent de la première moitié du 20 e siècle », sans que l’on ait pu savoir s’il s’agissait d’un compliment sincère ou de  la pire des perfidies de la part du maître du surréalisme.

Le jeune Marcel hésita donc un moment entre la peinture qu’il considérait comme de la bêtise en soi et le dessin humoristique qui correspondait mieux à son tempérament farceur, à son penchant naturel pour la gaudriole  et à son intelligence mutine… Certains , aujourd’hui, disent  qu’il n’a en fait rien  choisi du tout , et qu’il a su, très intelligemment en effet, concilier le tout en jouant à la peinture la plus gigantesque farce de l’histoire des hommes depuis Cromagnon.

Comment devenir «  l’artiste le plus important du 20 e siècle » tel que l’on peut le lire dans tous les bons manuels d’art? D’où vient  cette notoriété planétaire de prophète d’une nouvelle religion artistique?  Comment devenir le gourou de cette immense secte métastasique des adorateurs du porte-bouteille ou de la roue de vélo? Comment parvenir à  un effet Larsen d’une  telle « importance » à partir d’une si petite quantité  d’œuvres réalisées :  un urinoir, une roue de bicyclette, un porte-bouteilles, une boite en valise, un grand verre, une pelle, un porte-manteau,  un dépôt de poussière sous verre, un nu descendant l’escalier, une Joconde à moustache, une porte en bois avec un trou par lequel on peut apercevoir une femme nue écartant les cuisses , et quelques autres menus bricolages ? Comment quelqu’un qui n’a quasiment rien foutu de sa vie,(hors son activité de dandy un rien gigolo et pique-assiette parmi l’aristocratie new-yorkaise) ,  rien produit, rien écrit, rien dit (sinon quelques boutades aussi creuses qu’alambiquées, quelques sentences énigmatiques de Sphinx au cigare, d’autant plus indéchiffrables qu’elles n’ont rien à déchiffrer, et un rébus posthume avec un titre  « Etant donnés : 1e la chute d’eau 2e le gaz d’éclairage », qui ne veut strictement rien dire, mais qui pour cela a fait couler des kilomètres d’éxésèges), rien théorisé, rien étudié, rien donné, rien analysé, rien construit, rien mis en forme, rien inventé, rien créé en définitive… peut être dit « le plus important des artistes du 20 e siècl» , avant  Picasso par exemple qui a produit , lui,  quarante mille œuvres ? Par quel diabolique mécanisme, avec qui, pourquoi, au profit de qui, s’est opéré ce stupéfiant retournement du sens des choses ?

C’est à toutes ces questions, que répondra, je l’espère,  le prochain numéro du Magazine Artension dans un grand dossier consacré à Duchamp. Dossier  où l’on m’a demandé d’intervenir avec un texte d’un feuillet destiné à mettre un peu de moutarde dans la choucroute.

2- Pour un trophée « Marcel » de l’art contemporain

Dans ce texte fourni à Artension et intitulé : «  mon prix Marcel Duchamp », je propose à l’ADIAF (, (Association pour la Défense Internationale de l’Art Français), association de riches spéculo-collectionneurs français, de décerner son  Prix Marcel Duchamp 2013 au  jeune artiste émergent breton, Régis Perray, et de créer une cérémonie de remise du « Marcel » de l’art contemporain sous forme d’un urinoir en or massif,  comme il existe le « César » du cinéma sous forme d’une compression de je ne sais quoi … Régis Perray est en effet un artiste obsédé du nettoyage, un surdoué de la technicité de surface, un compulsif du Karcher , un addict profond au Cilly Bang, qui a obtenu les félicitations du Jury à son diplôme de fin de Beaux-Arts, pour avoir superbement décapé les marches de l’Ecole des Beaux –Arts de Nantes. On le voit, sur la vidéo (dont je vous joins une image), acquise par le FRAC Pays de Loire, en train de balayer la route qui même à la pyramide de Kephren … Et il est possible de découvrir ses principales actions de nettoyage à travers le monde sur le site : www.regisperray.eu/
Et si je propose à l’ADIAF de remettre son prestigieux trophée à ce frénétique du coup de balai, c’est que j’estime qu’il  peut contribuer à ce que s’exprime enfin cette capacité inhérente ou congénitale à la pensée duchampienne  de s’ auto-balayer  ou de s’auto-anéantir à terme.

3-A propos d’une  pissoire profanée à l’urine !

A propos de cet auto-anéantissement programmé du contemporain de type duchampiste, je présume  qu’il sera question, dans ce même grand dossier récapitulatif d’Artension, de l’acquisition, faite par la MAMAC de Nice, de la pissoire  de Duchamp cassée par Pinoncelli après que celui-ci  ait uriné dedans .
Une acquisition muséifiante  qui me semble importante symboliquement, car elle apparaît  comme la sacralisation d’un acte désacralisateur, ou comme l’institutionnalisation d’une  désinstitutionalisation , c’est à dire comme le début de la fin du tout-duchampien,  sonné par  une population institutionnelle nourrie exclusivement à cela depuis trente ans , et qui commence à en avoir un peu marre de bouffer du Ready-made à tous les repas.
Significatif, à cet égard, la présence de Catherine Millet et d’Olivier Kaeppelin, à la cérémonie-débat  d’accrochage de la pissoire profanée au MAMAC de Nice. Quoi de plus savoureux en effet que d’entendre Madame  Millet, de sa petite voix de Sainte Nitouche ingénue – qui a pourtant bien bourlingué intellectuellement et sexuellement-, faire l’éloge du geste pinoncellien, quand on sait quelle féroce pro-duchampienne elle fut pendant 40 ans à la tête d’Artpress. Quoi de plus émouvant que la repentance d’Olivier Keappelin, ex-ministre des Arts Plastiques, quittant ses fonctions  en avouant que les duchampistes de son ministère « avaient eu tout faux » et qu’il fallait prendre  maintenant en compte  la diversité de la création actuelle. Quelle satisfaction enfin de voir ces deux là, apprendre que Pinoncelli avait cassé l’urinoir avec l’accord de leur idole Duchamp, comme si ce dernier avait programmé lui-même la fin de son règne… et du leur.

4-Mosset : encore plus radical que Duchamp !

André Rouillé est l’inénarrable tenancier du show-room parisart.com sur internet , avec un édito quinzomadaire toujours bien croquignol. C’est un critique new génération, qui critique plus vite que l’ombre de son cerveau, et qui dispose d’un pistolet taser électrique à mots et à concepts  pour tirer dans les coins et simultanément  en arrière et en avant…Un as de la gâchette processuelle et discursive.
Son récent édito est consacré à l’autre inénarrable Mosset, le monochromiste motocycliste qui expose 10 immenses monochromes (de différentes couleurs) au MRAC de Sérignan (Cet équipement avec toutes les exigences scientifiques et techniques rayonne sur toute la région Languedoc-Roussillon et bien au-delà).. On y lit ceci : «  les neutralités répétitives  de Mosset, disposent d’une évidence paradigmatique que n’avaient pas les ready-made de Marcel Duchamp dont la transformation des objets ordinaires en œuvres d’art était tributaire du langage et d’un dispositif institutionnel »
Et encore ceci que je vous demanderai de lire à haute voix en articulant bien: « Elle donne la mesure de la radicalité théorique et esthétique d’une peinture qui n’a jamais cessé de se déployer aux extrémités de la peinture. En un point où la théorie et la pratique fusionnent, où l’absolue platitude substitue aux représentations la densité de réflexions sur la peinture, l’acte de peindre, et les conditions réelles de production et de diffusion.La répétition a été la solution adoptée par Olivier Mosset pour placer sa peinture dans l’ordre de l’évidence et de la neutralité. C’est une critique de la peinture par la peinture, plus précisément par la pratique d’une autre peinture dans la peinture…?Car la répétition-neutralité d’un même tableau archétypal, qui abolissait les notions d’évolution, de progrès, d’habileté, d’individuation, et bien sûr celles d’unicité, d’originalité et de nouveauté, déjouait les principaux mécanismes constitutifs des valeurs symboliques, esthétiques et économiques traditionnellement attachées à la peinture. »

NB : La motocyclette de l’artiste, acheminée tout spécialement de Los Angeles,  sera présentée en annexe de cette exposition

5-Chauffe, Marcel !
Ou comment se foutre de la gueule du peuple…avec l’argent de ce  peuple-même

« Le Frac Languedoc-Roussillon a proposé durant l’été 2006 une importante manifestation intitulée « Chauffe, Marcel ! » ,  dans une vingtaine de sites de la région. À partir des œuvres de sa collection et de celles d’autres institutions publiques, mais en invitant aussi des artistes de toutes générations, le Frac LR entend faire partager à un large public la grande diversité des démarches qui forgent la vitalité de l’art contemporain. Pour construire ce parcours la figure tutélaire de Marcel Duchamp a été convoquée… La diversité de ses pratiques a inspiré une multitude d’artistes qui ont trouvé en lui, parfois dans leur opposition même, un moteur dans leur propre parcours et une incitation à la liberté et à l’indépendance. »… Liberté et indépendance, mon œil ! quand on sait que les artistes participant ont tous été choisi pour leur formatage à la norme duchampo-contemporaine par une volaille institutionnelle nourrie exclusivement à la pensée du grand Duch.
Mais le plus extraordinaire dans cette affaire de Chauffe Marcel, c’est que c’est moi, Nicole, qui vais être taxée de populisme et de démagogisme en flinguant les les pintades et les dindons culturels du CIPAC, alors que ceux-ci en font un maximum dans le popu et la vulgarité crasse, avec cette lourde  référence à l’accordéoniste en « marcel » des bals  de campagne, à qui l’on demande parfois de « chauffer » l’ambiance déjà « pue la sueur »… C’est pas drôle, c’est cynique, c’est méprisant pour le « peuple » et cela donne une idée de délabrement psycho-mental des adeptes fonctionnarisés de la secte des adorateurs de Marcel : une progéniture volaillère dont Duchamp aurait honte, oui, et qu’il faudrait maintenant libérer du poulailler pour la laisser s’ébattre  librement dans les fraiches et larges prairies de l’art vivant.

6-C’est officiel : la Maison Des Artistes ne disparaîtra pas !
S’il est possible que le duchampisme ambiant disparaisse officiellement , il serait en revanche consternant que la MDA en fasse autant , alors qu’elle est la seule organisation à avoir su opposer une résistance structurelle à ce duchampisme   intitutionnel  qui, depuis trente ans  s’est employé à exclure systématiquement de son champ de vision  95% des artistes de ce temps
Et c’est  pourtant à cette disparition de la MDA que   s’emploient aujourd’hui certains hauts fonctionnaires du Ministère de la Santé, relayant en quelque sorte ceux du Ministère de la  Culture. C’est un idée qui leur est venue comme ça, un beau matin d’automne 2012 : « Et si on mettait dans la même grosse caisse la MDA (Organisme agréé par l’État depuis 1969 qui s’occupe de la gestion de la sécurité sociale des artistes auteurs pour la branche des arts graphiques et plastiquesà. et l’ AGESSA (Organisme qui assure la protection sociale des écrivains, illustrateurs du livre, photographes, auteurs compositeurs) ? Alors , ils proposent conjointement cette idée géniale à Madame la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, à Madame la Ministre de Culture, à Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances.  Ceux-ci , à première vue et peu informés des réalités, pensent que cette idée qu’elle est bonne, et envoient illico une lettre de mission à leurs chefs de services avec l’objet  suivant : « demande de mission sur l’unification des organismes en charge du régime de sécurité  sociale des artistes auteurs ». et avec un rapport à rendre sur le sujet pour le 1er juin.
Et voilà , comme ça le tour sera joué, exit l’association MDA avec ses 18000 adhérents (sur les 60000 affiliés à la Sécu MDA) qu’on n’entendra plus une fois pour toute, pour laisser la parole aux 4 ou 5 syndicats d’artistes ( SNAP-CGT, SNAA-FO, USOPAV, CAAP-FRAAP, etc.)   avec leur 200 adhérents au maximum chacun, jaloux de la représentativité et de la vitalité de l’asso MDA, et qui pour cela désinforment  à qui mieux mieux  pour la tuer .. et d’autant virulents contre elle, qu’ils sont, par on ne sait quelle étrangeté de la nature syndicale, d’ardents défenseurs de l’esthétique duchampienne : le CAAP, par exemple parce qu’il est une émanation du CIPAC et des structures institutionnelles  et para-institutionnelles subventionnées,  donc formatées à la doxa d’Etat ; le SNAP –CGT, parce que le PC-CGT a toujours pensé qu’il n’y avait pas de raisons à ce que l’esthétique des classes dominantes et exploiteuses ne puisse pas profiter aussi aux classes laborieuses et dominées, afin de mieux les aliéner aux premières, etc…
Je vous joins ci-dessous le lien, pour le document d’appel à signatures, qui explique ce que perdront les artistes, si on enlève son agrément à la MDA de telle sorte qu’elle disparaisse :http://www.lamaisondesartistes.fr/site/appel-a-signature-les-artistes-des-arts-visuels-en-danger/
Là, j’ai une énorme bouffée de fureur qui m’envahit…Car cela fait  bien trente  ans que l’Etat ignore la quasi totalité de ses artistes – hors le gibier de FRAC conforme au calibrage  duchampien – et voilà que brusquement il s’intéresse à eux , non pas pour les aider à vivre , à créer ou à exposer,  mais pour briser un organisme   qu’ils ont construit et conquis de haute lutte, qui fonctionne bien, qui les protège, qui les rend solidaires, qui correspond à leur spécificité professionnelle, etc…

Oui, la colère me submerge,
– quand j’apprends que le Président de La Maison des Artistes et les membres du Bureau, représentants élus de l’Association, n’ont même pas été consultés par les pouvoirs publics en amont de la lettre des trois ministres.?Ce qui est tout de même un comble, dans la mesure où,  juridiquement,  la Maison des Artistes est la structure agréée par l’Etat… Et quand je vois la Maison des Artistes ainsi niée par les services de l’Etat dans son existence, sa réalité et sa représentativité…Et quand je vois ce que cela signifie au-delà, en termes de mépris et de désinvolture vis à vis d’une majorité d’artistes
– quand je me souviens du lynchage médiatique subi en 2007 par Rémy Aron, le Président de la MDA, accusé d’ avoir obtenu  un entretien avec le staff du candidat  de l’UMP, seule formation politique ( avec le NPA de Besancenot ) à avoir  répondu à la proposition de rencontre qu’Aron  avait envoyée à tous les candidats pour leur parler de la  la condition des artistes…Quand je me souviens de ce gros titre du journal  Libération : « UN RÉAC À LA TÊTE DE MA MAISON DES ARTISTES ! », qui n’a pas empêché le réac en question d’être réélu à son poste plusieurs fois depuis avec une majorité écrasante…Ce qui prouve bien, disent les lyncheurs de Libé, France-ku, Les Inrocks, Le Nouvel Observ’ma sœur, et le chœur de la gauchiasse duchampiste, que les artistes de la MDA sont en majorité des ringards et des réacs et qu’il faut détruire leur  organisation…(rassurez-vous, malgré cela  j’ai toujours voté à gauche et continuerai)
– quand je vois l’Etat acheter pour 800 mille euros d’œuvres à la FIAC pour soutenir le business – art spéculatif privé , alors que le MDA qui est aussi un organisme d’aide sociale, d’assistance administrative aux artistes, n’a jamais eu un kopek de  subvention de l’Etat et ne vit que des cotisations de ses adhérents
– quand je pense aux millions engloutis dans le réseau conceptualo-morbido-minimalo-kitsch-duchampiste internationaliste, pour des opérations marketing culturel hexagonal et de mise en orbite internationale d’ artistes comme nos éternels vieux bourins de  Buren, Boltanski, Venet, Mosset, Orlan, etc… dont les cotes  restent ridiculement basses  par rapport à celles des  grosses pointures telles que Cattelan, Hirst, Koons, Delvoye,ect., dans le même registre du cynisme et de l’arrogance financiers.
– quand je pense que tout cet argent public n’a non seulement bénéficié qu’à une minuscule frange de faiseurs opportunistes, à l’exclusion scandaleuse de 95% de l’ensemble des artistes , mais a surtout servi, en détruisant tous les repères esthétiques et éthiques historiques, à livrer la création artistique à la seule logique de l’argent et de la spéculation artistico-financière.
Je garde cependant espoir, sur la capacité de mobilisation des artistes contre un projet aussi absurde, qu’injuste, inopportun  et insensé, et sur la capacité des ministres concernés de revenir sur ce projet dès qu’ils en auront compris les inévitables méfaits pour l’art et les artistes.

7-C’est officiel : le galeriste de Noirmont  n’est plus contemporain !

On apprend, dans la chronique de Judith Benamou du journal économique Les  Echos, que la galerie très duchampo-contemporaine  Jérôme de Noirmont va fermer, et on peut y lire l’explication suivante de la part de Madame de Noirmont:  » l’art devient ce marché où tu parles de milliards , où le bling bling règne en maître. Nous voulons revenir à des valeurs plus humaines. Nous voulons intervenir différemment par des actions ponctuelles, caritatives, en collaboration avec d’autres galeries ou des collectivités locales par exemple. Replacer l’art au sein d’un projet de société.  »
Ainsi, Jérôme de Noirmont qui faisait pourtant bien partie des galeries bling bling à vocation internationale, jette l’éponge. Trop humain sans doute, ou pas assez  inhumain pour subsister dans ce monde des tueurs de la haute finance artistique…Ainsi se vérifie  ce que je disais plus haut : le duchampo-bling-bling pour milliardaires et hauts fonctionnaires de l’art international commence à se dévaloriser moralement, avant une dévalorisation financière, qui arrivera,  à terme, lorsque les super méga galeries exploseront et s’anéantiront d’elles-mêmes dans le néant intersidéral… sur fond de grand éclat de rire des mânes du divin  Marcel.

8-Marcel Duchamp, artiste ou anthropologue ?

L’art contemporain ne tend-il pas vers son propre anéantissement ?
Un texte de Alain Boton

Publié sur le site MAUSS (Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales)
Voici le lien : http://www.journaldumauss.net/spip.php?article833
(Le bouquin contenant l’argumentation serrée qui soutient la thèse d’un Duchamp mystifiant socratiquement ses amis du monde de l’art devrait sortir en septembre prochain.)
Cet effort vers le néant n’est-il pas ce qui anime tout l’art contemporain ? Pour en juger, il est essentiel de s’interroger sur la signification de l’artiste sans doute le plus emblématique de la modernité : Marcel Duchamp. Son œuvre, suggère Alain Boton (qui signait auparavant « l’artiste anonyme »), doit être lue comme un rébus. Un rébus qui nous dit que, derrière son « art », il n’y a qu’une expérience sociologique. C’est « le regardeur qui fait le tableau », écrivait Duchamp. D’où la traduction du rébus : « Si la loi sociologique qui veut qu’un objet créé par un artiste devienne un chef-d’œuvre de l’art s’il a d’abord été refusé par une majorité scandalisée de sorte qu’un minorité agissante puisse se caresser l’amour-propre dans le sens du poil en le réhabilitant est bien une loi « scientifique », alors mon urinoir, qui n’a pourtant aucun des attributs qui, en 1913, sont censés caractériser une œuvre d’art, deviendra un chef-d’œuvre de l’art s’il débute sa carrière par un refus radical et connu de tous ».
Où l’auteur, en suggérant que Duchamp a mystifié le monde de l’art, affirme qu’il en révèle la vérité : la vanité et la vacuité. A discuter.

9-Les cent œuvres d’art les plus bêtes du monde
Vous connaissez,peut-être ce livre : « Les cent œuvres les plus chéres du monde », écrit par la critique spécialiste du marché de l’art, la pulpeuse Judith Benamou-Huet, grande copine de Daniel Buren, groupie des collectionneurs et artistes milliardaires , et auteur également du très récent ouvrage : « Les artistes ont toujours aimé l’argent »….
J’entreprends d’écrire un livre qui s’intitulera : «  Les cent œuvres les plus bêtes du monde »…(qui sont aussi, souvent, les plus chères). J’en ai choisi déjà, parmi la production contemporaine,  quelques dizaines d’une crétinerie assez fracassante.
Si vous en connaissez, dans la catégorie art officiel contemporain et d’une réjouissante  stupidité , signalez- les moi, en m’indiquant par exemple le lien sur internet qui me permettra d’avoir les infos les concernant. ( SVP, ne m’envoyez pas   les œuvres trop odieuses, morbides, répugnantes, comme il y en a de tas, et qui n’ont malheureusement rien d’amusant )

*Allez sur internet !
, sur Mic Mag, le magazine des médias libres : www.micmag.net/es/voz-libre , sur www.actuartlyon.com
sur http://ragemag.fr/  et sur le site Défi Culturel :  http://www.sauvonslart.com/

*Allez sur facebook !
http://www.facebook.com/profile.php?id=100003611733859
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Cette chronique est envoyée régulièrement par ailleurs à 15 000 journalistes ,  diffuseurs d’art , artistes et décideurs institutionnels  en France.

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