Vernar Benêt au château de Versailles
J’avais l’intention de consacrer cette chronique n° 14 au sculpteur monosémique français d’envergure supra-nationale Bernar Venet à l’occasion de l’exposition de ses gigantesques œuvres en acier corten dans les jardins du Château de Versailles…Et puis je tombe sur le texte de mon excellente consœur Amélie Pékin paru dans le magazine Artension … Difficile de faire mieux ! Alors, je vous envoie cette page que j’ai tout spécialement scannée pour vous. Saluons le courage d’Amélie Pékin et du dit magazine, qui, autant que je sache, sont les premiers à oser flinguer avec autant d’allégresse ce produit emblématique de l’imbécilité artistique officielle au pouvoir dans l’ hexagone.
Car la question qui se pose concernant ces énormes bouts de ferraille tantôt raides, tantôt tirebouchonnés ( la même d’ailleurs qui se pose pour les blockhaus du mur de l’Atlantique, pour l’architecture soviétique, pour les colonnes de Buren, pour les centrales et déchets nucléaires ) est celle-ci : comment va-t-on bien pouvoir se débarrasser un jour – quand on sera moins con-temporain qu’aujourd’hui – de ces monstrueuses et informes constructions, pour oublier à tout jamais ces témoins de la déliquescence créative de notre époque ?
Enfin, pour attester du caractère vraiment fabuleux du parcours de l’artiste (et du niveau de crétinerie de notre époque) , je vous ai réservé cet extrait d’un texte du fameux critique d’art Bernard Marcadé, commissaire de l’exposition à Versailles : « En 1961, lors de mon service militaire à Tarascon, Bernard Venet avait réalisé une performance où on le voyait couché au milieu de détritus. C’était sa première oeuvre revendiquée comme telle. Plus de 50 ans après cette action, l’artiste occupe la cour d’honneur et les jardins du Château de Versailles … »